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    On remarquera l'aspect laineux de la toison du tapir de montagne. © Just chaos, Wikipédia, cc by 2.0

    On remarquera l'aspect laineux de la toison du tapir de montagne. © Just chaos, Wikipédia, cc by 2.0

    Tapir de montagne (Roulin, 1829) – Tapirus pinchaque

    • Ordre : Perissodactyla
    • Famille : Tapiridae
    • Genre : TapirusTapirus
    • Taille : 1,50 à 1,80 m, hauteur au garrot 0,75 à 1 m
    • Poids : 150 à 225 kgkg
    • Longévité : 25 à 30 ans

    Statut de conservation UICNUICN : EN, En voie de disparition

    Description du tapir de montagne 

    Le tapir de montagne, également appelé tapir pinchaque, tapir des Andes ou tapir laineux, a l'apparence d'un porc sauvage haut sur pattes. Il constitue la plus petite des espèces de tapirs sud-américains. Le pelage du tapir de montagne est brun foncé ou noir. Il s'éclaircit autour de la bouche, sur les joues et la région anale. Une bande blanche caractéristique cercle le pourtour des lèvres. Le museau est terminé par une trompe préhensilepréhensile. Au contraire des autres tapirs qui possèdent un poil ras, le pinchaque arbore une toison laineuse et épaisse sur les flancs et la partie ventrale, destinée à le protéger des rigueurs de l'altitude. La queue vestigialevestigiale est quasi inexistante. Les pattes antérieures qui sont équipées de quatre onglesongles et les postérieures de trois, sont courtes et trapues. Le dessous des membres est renforcé par des coussinets épais. Une bande de peau claire ou grisée surligne chaque orteil.

    Tapir de montagne. Il s’agit du plus petit des tapirs d’Amérique du Sud. © mstickmanp, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Tapir de montagne. Il s’agit du plus petit des tapirs d’Amérique du Sud. © mstickmanp, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Habitat du tapir de montagne

    La distribution géographique du tapir de montagne est très restreinte. Il n'est présent qu'en Colombie et en Équateur, et encore dans des zones bien délimitées des régions andines. Il n'est pas certain que sa répartition ait été beaucoup plus importante aux temps préhistoriques. Il survit dans les secteurs les moins accessibles de la cordillère des Andes colombiennes et équatoriennes. On le trouve à des altitudes variant entre 2.400 et 4300 m, là où les forêts sont encore intactes. Pratiquement inaccessible et donc quasi inexplorée, avec quelques autres endroits encore épargnés par l'Homme, la cordillère de Chalupas, en Équateur, représente l'un des derniers refuges du tapir de montagne.

    Comportement du tapir de montagne

    Le tapir de montagne est un animal discret et solitaire, qui passe ses journées à se nourrir. Il est plus généralement crépusculaire, bien qu'il soit plus actif en journée que les autres espèces de tapirs. Comme ses cousins, il aime l'eau et les bains de boue. Il est très agile et rapide malgré son poids, et peut se faufiler avec aisance dans les fourrés les plus denses et sur les pentes escarpées des montagnes entrecoupées de ravines et de gorges. Sa vision n'est pas très bonne, mais il compense cette défaillance par l'acuité de son ouïe et un odorat très développé.

    Le mâle marque son territoire en se frottant aux arbres et en les aspergeant d'urine. Compte tenu de la faible aire de répartition de l'espèce, les territoires se chevauchent, car chaque animal a besoin d'au moins 800 hectares pour trouver de quoi s'alimenter toute l'année. Le tapir des montagnes est sujet à quelques prédateurs parmi les grands carnivorescarnivores que sont le pumapuma, l'ours à lunettesours à lunettes et plus occasionnellement le jaguarjaguar. Il joue un rôle important dans l'entretien des forêts et la dissémination des graines.

    Tapir de montagne au bain. © Flickr, Just chaos, cc by 2.0

    Tapir de montagne au bain. © Flickr, Just chaos, cc by 2.0

    Reproduction du tapir de montagne

    La gestationgestation dure environ 392 jours, au terme desquels la femelle du tapir de montagne ne met généralement au monde qu'un seul petit, et ce tous les deux ans. Le bébé pèse entre 5 et 6 kg à la naissance. L'immature possède un pelage épais et sombre rayé de bandes plus claires, destiné à le protéger du froid. Les coloris de la toison s'estompent au bout d'un an. Le jeune est sevré vers le troisième mois, mais il reste avec sa mère pendant les 15 mois suivants. Les jeunes atteignent la maturité sexuelle entre la troisième et la quatrième année.

    Juvénile de tapir pinchaque. On constate les bandes colorées caractéristiques des jeunes individus. © mstickmanp, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Juvénile de tapir pinchaque. On constate les bandes colorées caractéristiques des jeunes individus. © mstickmanp, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Régime alimentaire du tapir de montagne

    Le tapir pinchaque est herbivore, et se nourrit d'une grande variété de végétaux dont les fougèresfougères, les lupinslupins, les plantes parapluies et des astéracées. Il mange également des ramilles et leurs feuilles, des graminéesgraminées et des plantes de la famille des broméliacées. L'animal est friand des salines, qui couvrent ses besoins en sels minérauxminéraux.

    Menaces sur le tapir de montagne 

    Le tapir de montagne est en danger de disparition. La déforestationdéforestation et la fragmentation de ses habitats, ainsi que la chasse, sont les éléments principaux de son déclin. Le faible taux de reproduction et sa répartition géographique limitée ont également contribué à la baisse des populations, qui souffrent d'un manque de diversité génétiquegénétique. Les effectifs survivants ne sont pas réellement évalués. Ils sont simplement estimés à 2.500 individus. Les difficultés d'accès à leur habitat rendent leur étude d'autant plus délicate.

    Le saviez-vous ?

    Depuis la nuit des temps, les Indiens guambianos de la région de Popayán, en Colombie, craignent tout en le vénérant un être fabuleux qu'ils nomment le « pinchaque », qui était selon eux une sorte de loup-garou ou de spectrespectre. Cette créature était censée héberger l'âme d'un chef défunt. Il apparaissait à l'obscurité et faisait fuir les témoins terrorisés, alors que la créature s'en retournait paisiblement au cœur de la forêt, dans un grand fracas de branches brisées. Ce ne fut qu'en 1828 que le docteur Roulin, chargé de recherches topographiques par le gouvernement français, s'intéressa à cet être mystérieux dont il avait entendu parler. Il fit rapidement le parallèle avec le légendaire « mé » chinois, dont on pensait à l'époque qu'il s'agissait du tapir à chabraquetapir à chabraque. Roulin en déduisit que le « pinchaque » ne pouvait être qu'un animal du même genre. Il réussit à s'en procurer un individu l'année suivante et le baptisa Tapirus pinchaque en mémoire de cette superstition.

    Champ lexical : tapir pinchaque | tapir laineux | tapirus pinchaque