au sommaire


    Spicule d’éponge observé au microscope électronique. © Hannes Grobe/AWI, Wikimédia CC by 3.0

    Spicule d’éponge observé au microscope électronique. © Hannes Grobe/AWI, Wikimédia CC by 3.0

    Les éponges de mer ou spongiaires dont les noms proviennent tous deux du terme latin spongia signifiant « éponge », forment l'embranchementembranchement des Porifera. Celles-ci se subdivisent en trois classes : les Demospongiae, les Hexactinellida et les Calcarea. Les éponges sont des organismes qualifiés de métazoaires sessilessessiles, c'est-à-dire composés de plusieurs cellules directement insérées ou fixées sur un support étranger. Elles inhalent et exhalent par des pores qui sont connectés à une chambre contenant les choanocytes qui sont des cellules flagellées permettant de ramener les aliments. Les éponges adoptent les caractéristiques des diploblastiquesdiploblastiques. Leur corps est une massemasse sans vie comprise entre deux feuillets embryonnaires : l'ectodermeectoderme qui se situe à l'extérieur, et l'endodermeendoderme qui se situe à l'intérieur. Les spongiaires qui appartiennent au règne animal, sont totalement dépourvus de système nerveux. 

    <em>Agelas oroides</em>. © Esculapio, GNU FDL Version 1.2

    Agelas oroides. © Esculapio, GNU FDL Version 1.2

    Il existe environ 9.000 espèces de spongiaires qui sont actuellement réparties dans divers ensembles tels que les éponges siliceuses et les éponges calcaires. Parmi les siliceuses, l'on trouve les démosponges auxquelles appartiennent les éponges de toilette (Spongia officinalis que l'on trouve à grande profondeur dans la Méditerranée), les hexactinellides également appelées éponges de verre. Les éponges calcaires quant à elles, sont composées d'un squelette de carbonate de calcium.

    <em>Clathrina chlatrus</em>. © Elapied, CCA-SA 2.0 France license

    Clathrina chlatrus. © Elapied, CCA-SA 2.0 France license

    Description des spongiaires 

    La plupart du temps, les éponges sont des organismes fixés. Ces derniers peuvent présenter des formes rampantes dites encroûtantes, ou dressées en forme de coupe, de boule ou de ramifications. Ces ramifications se retrouvent disposées en touffes ou sous forme d'éventail. Leur anatomieanatomie est conçue pour assurer la filtrationfiltration de l'eau. Les spongiaires adoptent de nombreux coloris : jaune, brun, rouge violet, bleu, mais également blanc ou crème, qui peuvent être dus à des pigments, des algues, des bactériesbactéries ou des sels métalliques. Ces animaux ne possèdent ni appareil respiratoiresappareil respiratoires, ni appareil génital, ni appareil excréteur. La structure squelettique des différents groupes se caractérise par la nature des spicules de calcite ou de silicesilice, qui sont les sécrétionssécrétions minérales extracellulaires présentes dans les tissus. Elles participent à la fonction de soutien des tissus ou d'ancrage. 

    <em>Cliona viridis</em>. © Parent Géry, domaine public

    Cliona viridis. © Parent Géry, domaine public

    La consistance des éponges dépend de la conformationconformation du squelette internesquelette interne qui se définit par le type de spicules, leur densité et leur disposition. Les spongiaires se distinguent également par leur teneur en collagènecollagène, protéineprotéine conférant aux tissus une résistancerésistance mécanique à l'étirement, ou en spongine qui est une protéine permettant l'association entre la matièrematière organique vivante et un corps minéralminéral rigide. La taille des spongiaires varie selon leur nature. Les plus petits sont les éponges calcaires qui dépassent rarement 5 centimètres. Les dimensions des démosponges varient du centimètre au mètre, tandis que l'envergure des éponges siliceuses peut fluctuer de plusieurs dizaines de centimètres à plusieurs mètres.  

    <em>Ianthella basta</em>. © Richard Ling from NSW, Australia, CCA-SA 2.0 <em>Generic license</em>

    Ianthella basta. © Richard Ling from NSW, Australia, CCA-SA 2.0 Generic license

    Habitat des spongiaires

    À de rares exceptions près, les éponges sont des organismes sessiles, c'est-à-dire qui vivent sur des supports dont la nature peut être diverse : roche dure, sédimentsédiment, carapace de crustacécrustacé, coquillecoquille... On les trouve principalement dans les zones littorales à faible profondeur (entre 6 et 20 mètres) où elles trouvent de la nourriture en abondance, mais certaines espèces peuvent vivre à des profondeurs abyssales jusqu'à 8.600 mètres. Le groupe des hexactinellides offre sa plus grande diversité de formes et de couleurscouleurs dans la zone bathyale comprise entre 200 et 600 mètres de profondeur, tandis que les éponges calcaires sont abondantes et diversifiées à moins de 100 mètres. Mais cette configuration n'est pas figée. En effet, en 1998, une éponge carnivorecarnivore en principe abyssale, Asbestopluma hypogea, a été découverte dans une grotte sous-marine du littoral provençal, à une profondeur de 15 à 25 mètres. On  trouve également des éponges dans les eaux douces même françaises telles que : Ephydatia fluviatilis ou Spongilla lacustris, entre autres.

    <em>Spongilla lacustris</em>. © Kirt L. Onthank, CCA-SA 3.0 <em>Unported license</em>

    Spongilla lacustris. © Kirt L. Onthank, CCA-SA 3.0 Unported license

    Comportement des spongiaires

    Pour prospérer, les spongiaires ont besoin de se fixer sur des supports, en adoptant des formes spécifiques selon leur nature. D'autres espèces, plus rares, sont flottantes comme Suberites carnosus, de couleur orange, qui se pose simplement au fond de l'eau sur le sablesable et se laisse dériver. Le rôle écologique des éponges est important car elles servent d'abris à de nombreuses espèces animales commensales qui profitent des apports en nourriture que leur procure leur hôte comme les crevettes du genre Euplectella ou les larveslarves de certains insectesinsectes d'eau douceeau douce. Il existe également des associations dites de mutualismemutualisme de spongiaires se fixant sur la coquille d'un crustacé. Ce dernier est protégé par l'éponge qui n'a aucun prédateur, tandis que celle-ci profite de ses reliefs de repas. Certaines éponges pratiquent le parasitisme en se fixant sur des coquilles de mollusquesmollusques qu'elles transpercent en dissolvant le calcaire. Ce sont également les seuls animaux connus à vivre en symbiose avec les cyanobactériescyanobactéries.

    <em>Haliclona permollis</em>. © jkirkhart35, CCA 2.0 <em>Generic license</em>

    Haliclona permollis. © jkirkhart35, CCA 2.0 Generic license

    Le régime alimentaire des spongiaires

    Les spongiaires consomment essentiellement des bactéries, des débris organiques et des alguesalgues unicellulaires. Les particules organiques et inorganiques en suspension dans l'eau sont inhalées au travers des pores. Les premières sont digérées, tandis que les autres comme les grains de sable, sont expulsées par les pores exhalant. L'éponge carnivore découverte en 1998 en Méditerranée est capable de capturer des proies et de les digérer alors même qu'elle ne possède pas de cavité digestive.

    <em>Cliona celata</em>. © Matthieu Sontag, GNU FDL Version 1.2

    Cliona celata. © Matthieu Sontag, GNU FDL Version 1.2

    À lire ou à relire

    Le dossier sur les éponges carnivores.

    Champ lexical : porifère | spongiaire | Éponge de mer