Les colibris ont une langue fourchue dotée de pièges à nectar. Cette découverte faite en 2011 avait mis fin à la théorie de la capillarité… à tort. En effet, les oiseaux-mouches sauraient à la fois, quand il le faut, utiliser leur langue et la tension superficielle du nectar.

au sommaire


    Les oiseaux-mouches ou colibris se nourrissent principalement du nectar des fleurs, tout en participant à leur pollinisation. Ils possèdent une longue langue extensible composée de deux tubes. Pour s'alimenter, l'animal adopte un vol stationnaire face à la corolle ciblée et y introduit son bec. La langue serait alors utilisée pour aspirer le précieux liquide nutritif par capillaritécapillarité. C'est du moins ce que l'on a cru durant près de deux siècles. 


    Mouvement de capture du nectar opéré par la langue d’un colibri Archilochus colubris au contact d’un liquide (la vidéo a été ralentie 280 fois). Tous les mouvements observés sont mécaniques. Ils s’exécutent automatiquement lorsque l’appendice buccal s’allonge puis se rétracte. © Alejandro Rico-Guevara et Margaret A. Rubega 2011, Pnas

    Dans de nombreux cas, la langue ne peut que partiellement s'immerger. La quantité de nectar capturée par les pièges serait ainsi réduite. Par conséquent, le volatile devrait, pour s'alimenter correctement, augmenter le nombre de mouvementsmouvements d'allers-retours réalisés avec son appendice buccalbuccal, un comportement dont le coût énergétique est considérable. Il n'en est rien. Une fois au contact du liquideliquide, l'extrémité de la langue peut déployer son système de capture... tandis que la capillarité fait monter le nectar dans les tubes ! Les deux mécanismes agissent donc de concert pour permettre à l'oiseau de se nourrir de manière optimale en dépensant le moins d'énergieénergie possible.

    Durant leur évolution, les colibris ont donc acquis plusieurs mécanismes leur permettant de toujours se nourrir efficacement lorsqu'ils consomment du nectar, quelles que soient les conditions.