Sur l’île de Bornéo vivent tranquillement les loris lents, primates nocturnes à morsure toxique. S’ils sont méconnus de la communauté scientifique, une étude récente a identifié une nouvelle espèce, le Nycticebus kayan

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    Le loris lent comprend 8 espèces différentes, comme ce Nycticebus menagensis. Cette espèce se trouve au Brunei, en Indonésie (Kalimantan à Bornéo, et dans les îles Banka Belitung), la Malaisie (Sabah et État du Sarawak) et aux Philippines (Tawi Tawi, Bongao, Sangasanga, et peut-être quelques autres petites îles de l'archipel de Sulu). © Ch'ien C. Lee

    Le loris lent comprend 8 espèces différentes, comme ce Nycticebus menagensis. Cette espèce se trouve au Brunei, en Indonésie (Kalimantan à Bornéo, et dans les îles Banka Belitung), la Malaisie (Sabah et État du Sarawak) et aux Philippines (Tawi Tawi, Bongao, Sangasanga, et peut-être quelques autres petites îles de l'archipel de Sulu). © Ch'ien C. Lee

    Les loris lents, dont le Nycticebus coucang de l'île de Bornéo, aux airsairs charmants, sont pourtant les seuls primates dont la morsure est toxique. Proche du lémurien, le loris est arboricolearboricole et nocturne. On connaît mal sa vie sociale si ce n'est, par exemple, qu'il passe généralement la nuit à manger seul. Jusqu'à récemment, trois sous-espèces de loris lents étaient référencées sur l'île de Bornéo : N. coucang menagensis, N. coucang bancanus et N. coucang borneanus. Ces deux dernières ont été élevées au rang d'espèces tandis qu'une nouvelle vient d'être officiellement reconnue.  

    Considéré comme vulnérable par l'UICNUICN, le loris lent est méconnu des Hommes. Rachel Munds, de l'université du Missouri (Mizzou), explique : « historiquement, de nombreuses espèces sont passées inaperçues, elles ont été regroupées à tort en une seule espèce. Bien que le nombre d'espèces de primates reconnues ait doublé au cours des 25 dernières années, certaines espèces nocturnes restent cachées à la science ».

    Une équipe internationale s'est intéressée aux loris lents de l'île de Bornéo. La fourrure de ces animaux est particulièrement remarquable. La coloration du poil est unique. On peut observer des plaques distinctives autour des yeuxyeux de l'animal, donnant à son visage une forme de masque. Ces caractéristiques sont usuellement utilisées pour différencier les espèces. L'analyse des différences des masques faciaux, décrite dans la revue American Journal of Primatology, a abouti à la reconnaissance d'une nouvelle espèce, le N. kayan.

    Les loris lents de Bornéo comprennent une nouvelle espèce, <em>Nycticebus kayan. </em>S'il a des yeux attendrissants, il faut tout de même s’en méfier, sa morsure est toxique ! Les loris lents sont les seuls primates dont la salive est toxique pour l'Homme. ©<em> </em>Ch'ien C. Lee

    Les loris lents de Bornéo comprennent une nouvelle espèce, Nycticebus kayan. S'il a des yeux attendrissants, il faut tout de même s’en méfier, sa morsure est toxique ! Les loris lents sont les seuls primates dont la salive est toxique pour l'Homme. © Ch'ien C. Lee

    Les loris lents menacés par le commerce d'animaux

    Nycticebus kayan doit son nom à sa localisation géographique. On le trouve dans l'est de Bornéo. C'est une région montagneuse où coule la grande rivière Kayan. La reconnaissance de celles-ci suggère fortement qu'il existe une importante biodiversitébiodiversité à découvrir dans la jungle de Bornéo, les îles environnantes et les Philippines.

    Pourtant, une grande partie de ce territoire est menacée par l'activité humaine. Pour Rachel Munds, « le commerce d'animaux constitue une menace sérieuse pour les loris lents en Indonésie. La reconnaissance de ces nouvelles espèces soulève des questions concernant l'endroit où libérer les loris lents de Bornéo captifs ». Le travail réalisé sur l'île suggère que les nouvelles espèces sont difficiles à localiser ou bien qu'il existe un nombre réduit d'individus. Il soulève donc d'importantes questions quant aux efforts de conservation à entreprendre.