L’International Institute for Species Exploration vient de publier son top 10 des nouvelles espèces décrites en 2012. On y retrouve une grenouille de 7 mm de long, officiellement le plus petit vertébré de la planète, mais aussi une éponge harpe carnivore ou encore un cafard qui brille durant la nuit. Futura-Sciences vous en présente quelques-unes en images.

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    Pour la sixième année consécutive, l'International Institute for Species Exploration (IISE) de l'université d'État de l'Arizona (États-Unis) vient de publier son top 10 des nouvelles espèces décrites en 2012. Le choix a été difficile pour les taxonomistes du monde entier ayant pris part au vote : 140 espèces présentant notamment d'étonnantes formes et tailles étaient en lice. Comme chaque année, les résultats ont été proclamés le 23 mai. Ce jour ne doit rien au hasard, puisqu'il s'agit de la date de naissance de Carl Linnæus, ou Linné, l'éminent naturaliste père du système de nomenclature binominale du vivant.

    Les lauréats 2012, des végétaux, des animaux, mais aussi un champignon, proviennent de tous les continents, à l'exception de l'Antarctique. L'arbuste à fleurs Eugenia petrikensis a par exemple été découvert dans une forêt malgache mise à mal par la déforestation. Le cafard brillant la nuit (Lucihormetica luckae) vient pour sa part de l'Équateur. Enfin, le champignon ascomycète Ochroconis anomala cause du souci aux gestionnaires de la grotte de Lascaux, en France. En effet, il forme des taches noires sur les parois de la cavité, et pourrait à terme dégrader certaines peintures préhistoriques


    Reportage du Monterey Bay Aquarium Research Institute (MBari) sur la découverte en 2012 de l'éponge carnivore Chondrocladia lyra, le 25e membre de la famille des cladorhizidés. © MBari

    Les autres gagnants sont : une éponge harpe carnivore qui vit dans le Pacifique (Chondrocladia lyra), la violette lilliputienne récoltée au Pérou (Viola lilliputana), le lesula trouvé en République démocratique du Congo (Cercopithecus lomamiensis), le faux serpent corailcorail mangeur d'escargots du Panama (Sibon noalamina), la minigrenouille guinéenne Paedophryne amauensis, la chrysope Semachrysa jade dévoilée au monde par les réseaux sociauxréseaux sociaux et enfin, le mécoptère chinois Juracimbrophlebia ginkgofolia. Voilà 165 millions d'années, ce dernier imitait à la perfection les feuilles de Ginkgo biloba. Futura-Sciences a souhaité vous présenter trois de ces espèces plus en détail.

    Le lesula : ce singe catarhinien méconnu… de la science

    Le singe Cercopithecus lomamiensis est dit de l'ancien monde (ou catarhinien), car il vit en Afrique, précisément en République démocratique du Congo. Les habitants du bassin de Lomami le connaissent depuis longtemps, mais ce n'est qu'en 2007 que des scientifiques le virent pour la première fois. Il s'agissait en réalité de juvéniles maintenus en captivité. Cette espèce rarement observée, souvent entendue, a été décrite comme ayant des « yeuxyeux humains ».

    Les lesulas <em>Cercopithecus lomamiensis </em>mâles et adultes arborent une peau bleue sur les fesses, le périnée et les testicules. © John A. Hart, <em>Wikimedia Commons</em>, cc by 2.5

    Les lesulas Cercopithecus lomamiensis mâles et adultes arborent une peau bleue sur les fesses, le périnée et les testicules. © John A. Hart, Wikimedia Commons, cc by 2.5

    Un cafard luminescent qui n’existe peut-être plus

    La luminescence n'est pas fréquente chez les animaux terrestres. On la retrouve notamment dans quelques groupes de coléoptèrescoléoptères, et chez une douzaine de cafards découverts depuis 2009. Ces espèces sont rares et vivent dans des zones éloignées de toute pollution lumineusepollution lumineuse. En réalité, le seul exemplaire connu de Lucihormetica luckae a été trouvé sur les pentes du volcan équatorien Tungurahua en 1939. Mais une éruption survenue en décembre 2010 a détruit le milieu dans lequel il évoluait. Nous ne savons donc pas si cette espèce vit toujours, ou si elle s'est éteinte lors de cet événement, voire avant.

    <em>Lucihormetica luckae </em>est exceptionnel par sa taille (24 mm), et par son imitation parfaite de la lumière émise par des coléoptères toxiques du genre <em>Pyrophorus. </em><em>©</em> Vršanský <em>et al.</em>, 2012, <em>Naturwissenschaften</em>

    Lucihormetica luckae est exceptionnel par sa taille (24 mm), et par son imitation parfaite de la lumière émise par des coléoptères toxiques du genre Pyrophorus. © Vršanský et al., 2012, Naturwissenschaften

    La violette lilliputienne des hauts plateaux andins

    La Viola lilliputana correspond ni plus ni moins à l'une des plus petites violettes, et peut-être même des dicotylédones, de la planète. La partie aérienne de cette plante ne dépasse pas un centimètre de haut. Elle a été collectée pour la première fois dans les années 1960, sur un haut plateau andin, au Pérou, mais ce n'est qu'en 2012 qu'elle a été décrite.

    Le nom de cette plante, <em>Viola lilliputana, </em>lui a été donné en hommage aux habitants de l’île de Lilliput, dans le roman de Jonathan Swift<em> Le voyage de Gulliver</em>. © IISE

    Le nom de cette plante, Viola lilliputana, lui a été donné en hommage aux habitants de l’île de Lilliput, dans le roman de Jonathan Swift Le voyage de Gulliver. © IISE

    Une présentation succincte des autres lauréats est disponible, en anglais, sur le site de l'International Institute for Species Exploration.