Le concours Olympus BioScapes Digital Imaging met en lice de talentueux photographes qui se servent d’un microscope pour observer la nature. Les extraordinaires organismes du plancton y occupent une belle place et Christian Sardet, biologiste passionné de Villefranche-sur-Mer, figure au palmarès avec Sharif Mirshak.

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    La bouche d'un polype du corail champignon (Fungia sp.) vue en autofluorescence. © James Nicholson, NOAA, NOS, NCCOS' Center for Coastal Environmental Health & Biomolecular Research  (Fort Johnson Marine Lab, Charleston, Caroline du Sud, États-Unis)

    La bouche d'un polype du corail champignon (Fungia sp.) vue en autofluorescence. © James Nicholson, NOAA, NOS, NCCOS' Center for Coastal Environmental Health & Biomolecular Research (Fort Johnson Marine Lab, Charleston, Caroline du Sud, États-Unis)

    Comme son concurrent Nikon, Olympus organise chaque année un concours de microphotographie (derrière un microscopemicroscope, donc), ce qui nous vaut de superbes galeries d'images d'un monde d'ordinaire invisible, et souvent aquatique.

    Cette année, le premier prix de ce concours Olympus BioScapes Digital Imaging va à une vidéo. Saisie au microscope à contraste interférentielmicroscope à contraste interférentiel (qui permet d'observer des organismes vivants), elle montre des rotifères coloniaux en pleine action.

    Trois rotifères filmés au microscope. Les structures vaguement circulaires et bordées de cils font office de bouche et d'anus. Des organes sont visibles dans cette ouverture et par transparence, témoignant de la complexité de ce petit animal, qui occupe une place assez particulière dans la classification. © Ralph Grimm (Jimboomba, Queensland, Australie)

    Trois rotifères filmés au microscope. Les structures vaguement circulaires et bordées de cils font office de bouche et d'anus. Des organes sont visibles dans cette ouverture et par transparence, témoignant de la complexité de ce petit animal, qui occupe une place assez particulière dans la classification. © Ralph Grimm (Jimboomba, Queensland, Australie)

    Caméra de surveillance pour rotifères

    Ces petits organismes aquatiques appartiennent à une vaste famille, que l'on rencontre dans les eaux douces (comme ceux de cette vidéo), dans les océans et même dans les milieux simplement humides, comme les tourbières, voire les moussesmousses.

    Le film montre bien leur bouche ciliée (qui sert aussi d'anusanus) dont les appendices mobilesmobiles permettent aux rotifères de nager. Pour ce film de 58 s, l'Australien RalphRalph Grimm reçoit un équipement photographique d'une valeur de 5.000 dollars (environ 3.800 euros).

    Une pince finement décorée de l'amphipode <em>Phronima sp.</em>, dont l'habitude est de tailler un habitacle en forme de tonnelet, en sculptant à vif une salpe, délicate créature planctonique. © Christian Sardet, Sharif Mirshak, <em>Chroniques du plancton</em>

    Une pince finement décorée de l'amphipode Phronima sp., dont l'habitude est de tailler un habitacle en forme de tonnelet, en sculptant à vif une salpe, délicate créature planctonique. © Christian Sardet, Sharif Mirshak, Chroniques du plancton 

    Les Chroniques du plancton récompensées

    À l'instar de ces rotifères, le plancton accapare une grande part des meilleures places du classement. Il n'est donc pas surprenant de trouver en quatrième position les noms de Sharif Mirshak et Christian Sardet. Le premier, passionné d'images et de nature, s'occupe de la collection Chroniques du plancton, un projet imaginé par le second, biologiste et directeur de la station marine de Villefranche-sur-mer.

    L'idée de rassembler les plus belles images de plancton sur un site InternetInternet est née lors de la préparation de l'expédition Tara Oceans. Le jury a aimé leur pince d'arthropode, plus précisément d'un minuscule amphipode de la famille des phronimidés, petits crustacés parasitesparasites.

    Des spores encore accrochées sur leur sporange, petit agrégat que l'on voit à l'œil nu au verso des feuilles de fougères. © Igor Siwanowicz (Ashburn, Virginie, États-Unis)

    Des spores encore accrochées sur leur sporange, petit agrégat que l'on voit à l'œil nu au verso des feuilles de fougères. © Igor Siwanowicz (Ashburn, Virginie, États-Unis)

    La fougère et le papillon sous l'œil du microscope

    Le jury ne s'est pas laissé séduire que par le plancton, comme en témoigne la troisième place accordée à une fougèrefougèrePolypodium virginianum, ou plutôt à l'un de ses sporangessporanges, ces organes qui portent les spores, attendant d'être disséminées, et que les plantes à fleurs ne possèdent pas. Cette superbe image fortement (mais faussement) colorée a été réalisée grâce à un microscope confocalmicroscope confocal, qui utilise une lumièrelumière laserlaser. Il permet de saisir une série d'images de très faible profondeur de champ, comme une suite de coupes très fines, qui sont ensuite recomposées avec un ordinateurordinateur pour fournir une représentation tridimensionnelle.

    Les dix premières images choisies par le jury montrent aussi les minuscules écailles d'une aile de papillon et, moins attendu, un ganglionganglion cérébral de larvelarve de mouche, démontrant que la beauté se cache partout...