Du museau à l’extrémité de la queue, le petit nouveau dans la ménagerie du monde atteint les deux mètres pour dix kilos. Difficile à manquer, surtout quand ce varan fréquente une île touchée par l’urbanisation et la déforestation. Et pourtant, personne ne l'avait remarqué...

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    Nouveau venu dans le monde animal, Varanus bitatawa a su cacher ses deux mètres aux chercheurs malgré l’intense fréquentation de son île. © Joseph Brown

    Nouveau venu dans le monde animal, Varanus bitatawa a su cacher ses deux mètres aux chercheurs malgré l’intense fréquentation de son île. © Joseph Brown

    A la grande surprise des herpétologistes (spécialistes des reptiles), un varan géant, cousin du varan de Komodo (Varanus komodoensis), vient d'être découvert. Il est en effet très rare de découvrir encore des vertébrés de grande taille, surtout dans une zone densément peuplée.

    Les analyses génétiquesgénétiques et morphologiques sont cependant formelles, il s'agit bien d'une nouvelle espèce et non pas de représentants d'une autre espèce très proche (Varanus olivaceus). Toutes deux fréquentent la principale île des Philippines, l'île de Luzon, mais sont séparées par plusieurs rivières et vallées.

    Un varan à la chair sucrée

    Contrairement à son cousin de Komodo, Varanus bitatawa n'est pas carnivorecarnivore. Il se nourrit de fruits, ce qui donne une saveur sucrée à sa viande, apparemment. Ce grand varan au corps bleu-noir tacheté de jaune possède un double pénispénis, appelé hémipénis. Les reptiles qui disposent de cet organe les utilisent en alternance lors de la reproduction.

    Varanus bitatawa semble restreint aux forêts, en forte régression sur cette île, et aurait pu disparaître avant même d'avoir été découvert. Jusque-là, les scientifiques n'avaient entendu parler de cet animal que par les populations locales, lesquelles lui attribuaient les troncs rongés qui intriguaient les chercheurs depuis dix ans. Selon ces populations, c'était l'œuvre du bitatawa, dont la chair est bien meilleure que celle de Varanus olivaceus, affirment-elles.

    Ce n'est qu'après avoir sauvé un mâle des attentions d'un chasseur que les chercheurs ont enfin pu mettre un visage sur cette créature. Ils l'ont donc nommée Varanus bitatawa dans leur article paru dans la revue Biology Letters.