Une chrysomèle des racines du maïs de taille adulte a été capturée il y a quelques jours sur le territoire de la commune de Savigny-en-Revermont, en Saône-et-Loire. Il s'agit du deuxième cas en France cette année, après deux autres dans le Haut-Rhin en juillet. Cela ne fait que quatre cette année, mais c'est déjà trop pour une simple coïncidence et les autorités s'inquiètent d'une prolifération toujours possible de cet insecte ravageur.

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    La chrysomèle des racines du maïs

    La chrysomèle des racines du maïs

    La préfecture du Jura indique que des mesures d'éradication du foyer vont être prises, et que compte tenu de la localisation précise de l'insecte capturé, plusieurs communes seront concernées. Une réglementation mise en place prévoit le renforcement de piégeages spécifiques à ce coléoptère et l'instauration d'un périmètre de sécurité de différentes catégories dans des rayons de 5 et 10 kilomètres autour du champ de maïsmaïs concerné, avec des mesures associées comme l'épandage obligatoire de pesticides (épandage aérien de deltaméthrinedeltaméthrine) et une mise en rotation des cultures.

    La chrysomèle du maïs

    La chrysomèle des racines du maïs (Diabrotica virgifera) est un insecte de l'ordre des coléoptères, originaire d'Amérique centrale (région de Panama) et dont le territoire s'est progressivement étendu à travers l'Amérique du Nord jusqu'au Canada.

    Mesurant de 5 à 6 mm, son corps est uniformément jaune vif, sauf la tête et les élytresélytres marquées de deux bandes noires. Deux longues antennes implantées sur le front sont le plus souvent rabattues le long du corps.

    Cet insecte est apparu en Europe en 1992 près de l'aéroport de Belgrade, vraisemblablement à la faveur du pont aérien organisé par les Américains entre les Etats-Unis et la Yougoslavie lors du conflit de Bosnie-Herzégovine. Il a été signalé pour la première fois en France en 2002, près des aéroports de Roissy et d'Orly, puis en 2003 en Alsace et en 2005 en Picardie.

    Les femelles déposent leurs œufs (en moyenne 1000 par individu) au pied des plants de maïs entre août et octobre. Ceux-ci résistent très bien à un froid très intense et les larveslarves éclosent au printemps à fleur de terreterre. Attirées par une substance émise par les racines de maïs, elles s'enfoncent et s'attaquent à celles-ci, dont elles se nourrissent presque exclusivement. Elles meurent généralement en l'absence de cette plante. Au terme d'un mois de stade larvaire, la nymphosenymphose intervient puis un nouvel insecte adulte apparaît, capable de procréer.

    Les mesures possibles

    Plus que la multiplication des champs de maïs, c'est la monoculturemonoculture qui est à la base de la prolifération de la chrysomèle. En effet, une mise en rotation des cultures (pratiquées en alternance) entrave sérieusement le processus de reproduction de l'insecte basé sur deux saisonssaisons. D'où la mesure prise par les autorités dans les zones infectées ou susceptibles de l'être en rendant cette rotation obligatoire. Mais cette solution a déjà montré ses limites aux Etats-Unis, où la chrysomèle s'est parfaitement adaptée au sojasoja cultivé en alternance.

    Enfin, il est important de signaler que le maïs transgéniquetransgénique de type BTBT de type MON810MON810 autorisé à la culture en France est résistant à certains lépidoptèreslépidoptères, mais n'offre aucune protection contre les larves de chrysomèles. La firme Monsanto a mis au point le maïs MON863, génétiquement modifié de façon à résister à la chrysomèle des racines du maïs, ainsi qu'une variété hybridehybride MON810 x MON863. Mais seule leur importation est actuellement autorisée en Europe, à l'exclusion de leur culture.

    Il faut cependant signaler que des variétés tolérantes à cet insecte ravageur ont été mises au point aux Etats-Unis par simple sélection, mais celles-ci ne semblent pas actuellement commercialisées.