Le site d’Olympie n’aurait pas été détruit par des séismes mais plutôt par des tsunamis selon un groupe de chercheurs allemands. Les huit mètres de sédiments recouvrant le site lorsqu’il a été redécouvert il y a environ 250 ans seraient bel et bien d’origine marine.

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    Selon les historienshistoriens, les derniers Jeux olympiques se seraient déroulés en 393 après J.-C., peu après l'édit de l'empereur Théodose ordonnant l'abandon des lieux de cultes de la religion grecque. Une partie des fonctions du mécanisme d'Anticythère ne servait donc plus à rien. Selon les archéologues, le site d'Olympie aurait ensuite été complètement détruit en 522 et 551 après J.-C. par des tremblements de terretremblements de terre. Les siècles suivants, il aurait été enfoui sous une couche d'alluvions de plusieurs mètres d'épaisseur, déposée par la rivière Kladeos, avant d'être redécouvert en 1766 par Richard Chandler, helléniste et archéologue britannique. Les fouilles n'y ont commencé réellement qu'en 1829 avec l'expédition de Morée.

    Pour Andreas Vött de l'Institut de géographie de l'Université Johannes GutenbergJohannes Gutenberg de Mainz, en Allemagne, la thèse de la destruction par des séismes est fausse. Plus précisément, comme il l'affirme aujourd'hui avec des collègues allemands, ce sont des tsunamis causés par des séismes qui ont causé tout à la fois la destruction et l'enfouissement du site d'Olympie.

    Vött et ses collègues se sont engagés dans un vaste projet d'investigation des traces laissées par des paléo-tsunamis en Méditerranée au cours des derniers 11.000 ans, plus précisément, ceux s'étant produits dans sa partie Est. Cela n'est pas étonnant, c'est en fait au niveau de l'arc hellénique que se produisent de nombreux tremblements de terre puisque c'est un arc tectonique lié à la subduction de la plaque africaine sous la plaque de la mer Egée.


    Une visite du site d'Olympie. © videovalence

    Des datations encore imprécises

    Les chercheurs ont donc examiné de plus près le site d'Olympie, situé à seulement 22 kilomètres de la mer et à 33 mètres d'altitude. Du temps des Jeux olympiques, il ne devait être qu'à guère plus 8 kilomètres de la côte toutefois. Leur conclusion quant à la nature des sédiments recouvrant le site a rapidement été la suivante : « Tant par la composition que l'épaisseur des sédiments que nous avons trouvés à Olympie, nous voyons que cela ne cadre pas avec le potentiel hydraulique de la rivière Kladeos et avec l'inventaire géomorphologique de la vallée. Il est hautement improbable que cela ait pu être le travail de ce ruisseau », a déclaré Andreas Vött.

    En fait, les forages effectués ont montré la présence de coquilles de mollusques (bivalvesbivalves et gastéropodesgastéropodes) ainsi que les restes de micro-organismesmicro-organismes tels que les foraminifèresforaminifères. Ce sont des preuves claires d'une origine marine des sédiments. On y trouve même des tsunamitestsunamites. On ne peut donc guère échapper à la thèse d'une destruction causée essentiellement par des tsunamis, d'autant plus que l'analyse des différentes couches de sédiments dans la zone d'Olympie suggère que ce scénario s'est réalisé à plusieurs reprises au cours des 7.000 dernières années.

    Il y a d'autres observations qui plaident en la faveur de cette thèse. Les ruines des colonnes du temple de Zeus ne les montrent pas empilées les unes sur les autres, comme ce devrait être le cas si elles étaient tombées suite à un séisme, mais bien étalées comme si elles avaient flotté, emportées par un flot de sédiments.

    Des analyses sédimentologiques, géochimiques, géomorphologiques et surtout géochronologiques  plus détaillés sont en cours. Elles devraient fournir des datations qui permettront de lever les derniers doutes quant à l'origine de la destruction d'Olympie. Encore un peu de patience...