22 février 2001. Le navire de croisière allemand MS Bremen navigue dans l'Atlantique-sud en direction de Rio de Janeiro. Soudain, sortie de nulle part, une vague géante haute de 35 mètres balaie le navire avec une violence incroyable. Sous la pression des flots, les vitres de la passerelle de commandement volent en éclats, noyant les systèmes électroniques. Durant une demi-heure critique, l'équipage perd le contrôle du navire.

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    La mésaventure du Bremen n'est qu'un exemple de plus de la force destructrice des vagues géantes, dont on suppose qu'elles sont directement responsables du naufrage entre 1969 et 1994 de 22 navires marchands, entraînant la mort de 542 marins. Longtemps mise en doute, l'existence des vagues monstrueuses est dorénavant étayée de preuves indiscutables, depuis qu'un certain nombre de bouées, de bateaux et de plates-formes de forage ont été équipés d'appareils de mesure appropriés.

    Face à ce problème de taille, l'Union européenne a lancé le programme Max Wave, dont les buts principaux sont la mise en place d'un système d'alerte mondial et la recherche de solutions techniques rendant les navires et plates-formes de forage mieux à même de résister à l'assaut des vagues monumentales.

    Un premier succès et non des moindres, a été enregistre par Susanne Lehner, du Centre aérospatial allemand (DLRDLR). Au moyen d'un logiciellogiciel nouvellement développé, elle a pu exploiter 30 000 enregistrements radar du satellite ERS 2 et dresser une carte des vagues extrêmes. Ces dernières semblent se concentrer préférentiellement a l'Ouest du Cap Horn et au sud du Cap de Bonne Espérance. Forts de ce succès, les scientifiques attendent avec impatience l'entrée en service du satellite européen d'observation de la Terreobservation de la Terre Envisat, dont les 2000 enregistrements quotidiens permettront une meilleure résolutionrésolution de la méthode développée par le DLR.

    Le programme Max Wave associe le Centre de recherche GKSS de Geesthacht (Schleswig-Holstein), des chantiers navals, des services météorologiques, le DLR et le bureau de vérification maritime Norske Veritas. Max Wave est coordonné par Wolfgang Rosenthal, du Centre de recherche GKSS.