La crise provoquée par la recrudescence acridienne en Mauritanie, au Sénégal, au Mali et au Niger devrait s'aggraver au cours des prochaines semaines et le risque est grand de voir l'Afrique du Nord-Ouest envahie de nouveau par les essaims de criquet pèlerin à partir d'octobre.

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    Carte montrant les déplacements des essaims en Afrique du Nord-Ouest

    Carte montrant les déplacements des essaims en Afrique du Nord-Ouest

    "L'étendue de la nouvelle invasion dans les pays du Maghreb à partir du Sahel dépendra du succès des opérations de prospection et de lutte en cours en Afrique de l'Ouest et de la pluviométrie - quantité, répartition et fréquence - dans les prochains mois. Le succès des opérations de lutte en Afrique de l'Ouest sera crucial pour écarter la nouvelle menace qui pèse sur les pays du Maghreb", ajoute M. Cressman de la FAOFAO.

    Menace sur les récoltes

    Selon les estimations, trois à quatre millions d'hectares sont infestés par le criquet pèlerin en Afrique de l'Ouest. La Mauritanie est le pays le plus touché avec environ 1,6 million d'hectares infestés. Jusqu'ici, près de 300 000 hectares ont été traités dans la région au cours de l'été. Le rythme de l'offensive contre le criquet pèlerin devrait s'accélérer considérablement grâce à l'augmentation des capacités de traitement aérien.

    Un essaim, transporté par les vents, peut parcourir jusqu'à 200 kilomètres par jour. Une tonne de criquets pèlerins (soit une petite fraction d'un essaim moyen) consomme, en un jour, autant de nourriture que 2 500 personnes. La duréedurée de vie du criquet varie de trois à six mois. Extrêmement prolifique, cet insecte ravageur des plantes voit ses effectifs multipliés par dix d'une génération à l'autre.

    L'évolution de la situation

    Une reproduction de grande envergure s'est produite au cours des deux derniers mois en Mauritanie, au Sénégal, au Mali, au Niger et, dans une moindre mesure, au Burkina Faso. Une reproduction de moindre ampleur est en cours au Cap-Vert et au Tchad. Les bandes larvaires se développent rapidement dans tous les pays affectés et les essaims de la première génération estivale ont déjà commencé à se former en Mauritanie et au Niger, selon la FAO.

    Certains de ces essaims pourraient rester sur place et se reproduire au cours des deux prochains mois alors que d'autres pourraient envahir à nouveau le Sénégal et se déplacer plus au sud vers la Gambie, la Guinée-Bissau et probablement la Guinée d'ici la fin de l'année. Toutefois, la majorité des essaims devrait se déplacer vers l'ouest et le nord-ouest de la Mauritanie et s'y reproduire.

    La menace d'une nouvelle invasion de l'Afrique du Nord-Ouest est bien réelle. Elle serait même de plus vaste amplitude que celle du printemps 2004, avertit la FAO.