Grâce à la photosynthèse, les plantes absorbent une partie du dioxyde de carbone présent dans l'air et le transfèrent dans le sol. Une étude à paraître dans les Proceedings of the National Academy of Sciences confirme que Dame Nature lutte à sa façon contre l'effet de serre… mais seulement jusqu'à un certain point.

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    Système d'enrichissement en CO2 de plein air

    Système d'enrichissement en CO2 de plein air

    Dame Nature peut nous aider à réduire l'effet de serre... jusqu'à un certain point

    Dame Nature peut nous aider à réduire l'effet de serre... jusqu'à un certain point

    Forêts jeunes et matures : deux bilans distincts

    Il est communément admis que le taux de CO2 dans l'atmosphère augmenterait plus rapidement si les écosystèmes n'étaient pas là pour en absorber une partie et la stocker dans le sol. Les forêts matures ont un bilan faible en terme d'absorptionabsorption de CO2, car la photosynthèse est compensée par les rejets issus de la décomposition de la matièrematière organique. Par contre, les arborescences en phase de croissance peuvent fonctionner comme de vraies "pompes à CO2", qui stockent dans le bois et les sols le dioxyde de carbone atmosphérique.

    L'azote, un frein à l'absorption

    Cependant, les plantes ont besoin d'azoteazote, ainsi que d'autres éléments nutritifs, pour mener à bien leur processus de photosynthèse. Des études ont montré qu'un accroissement du taux de CO2 s'accompagnerait d'une augmentation de la fixation de dioxyde de carbone par les plantes, mais augmenterait également leurs besoins en éléments minérauxminéraux comme l'azote, le potassiumpotassium et le phosphorephosphore. Or ces éléments risquent bien d'être des facteurs limitants, empêchant Dame Nature de suivre l'accroissement de la quantité de CO2 présent dans l'atmosphère.

    Ainsi, le rapport à paraître dans les Proceedings of the National Academy of Sciences précise que certaines plantes sont capables de fixer l'azote de l'atmosphère, via les bactériesbactéries de fixation vivant dans les nodules ou sur les racines, mais qu'un accroissement du dioxyde d'azote ne s'accompagnerait pas d'une hausse suffisante de cette fixation pour permettre aux écosystèmes de suivre l'augmentation, en stockant de plus en plus de carbone dans le sol.

    « Différentes études ont montré que, à l'avenir, le stockage du carbone par les écosystèmes pourrait être bien plus faible que prévu, et qu'il ne constituera pas une part significative de la solution à l'effet de serreeffet de serre. Les écosystèmes semblent avoir une capacité limitée et décroissante à éliminer l'excès de dioxyde de carbone présent dans l'atmosphère », résume Hungate, du Centre Merriam-Powell. Une limite qui serait justement fonction de la quantité de facteurs limitants comme l'azote.

    Aussi, cette compilation d'études appuyée par les récentes simulations du modèle IPCCIPCC appuie un fait déjà bien connu : il ne faut pas compter sur les plantes pour éliminer le surplus de CO2, mais sur la baisse de notre dépendance aux énergies fossilesénergies fossiles...