Comme les écureuils volants, certains serpents arboricoles sont capables de planer pour passer d'arbre en arbre. Lorsqu'ils sont dans les airs, ces derniers ondulent selon un schéma bien précis. Des chercheurs ont voulu comprendre comment ces mouvements permettaient aux serpents de planer et d'atterrir sans encombres. 


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    Il existe des serpents terrestres, aquatiques mais aussi aériens ! En effet, les serpents du genre Chrysopelea vivent dans la canopée des forêts d'Inde et d'Asie du Sud-Est. Pour passer d'arbre en arbre ou pour rejoindre le sol, ces serpents « volants » se lancent dans les airsairs et planent sur plusieurs mètres.

    Quand ils sont dans les airs, les serpents volants ondulent. Dans une étude parue dans Nature Physics, des scientifiques de l'université Virginia Tech aux États-Unis se sont demandé si ces ondulations aidaient le serpent à planer ou étaient simplement un comportement instinctif, puisque tous les serpents ondulent pour se déplacer.

    Pour répondre à cette question, le vol plané des serpents a été filmé avec une caméra à haute vitessevitesse (180 images par seconde) dans une pièce aménagée pour ne pas qu'ils se blessent à l'atterrissage. Comme un acteur de motion-capture, une dizaine de capteurscapteurs ont été placés sur le corps du reptile pour modéliser en 3D ses mouvementsmouvements.

    Le vol plané des serpents. © isaacyeaton

    Des ondulations horizontales et verticales

    Les chercheurs ont ainsi filmé douze vols planés pour capturer toutes les subtilités du vol des serpents qui sont parfois difficiles à suivre à l'œilœil nu. Grâce aux images, ils ont pu identifier deux types d'ondulation.

    Il y a tout d'abord des ondulations horizontales en S qui donnent l'impression que le serpent nage dans les airs. L'autre type d'ondulation a surpris les chercheurs : « Il y a une ondulation verticale. Et c'était vraiment étrange, on ne s'attendait pas à voir ça », explique Isaac Yeaton, premier investigateur de ce travail de recherche. En effet, sur les images on peut voir que l'arrière du corps du serpent se tord de haut en bas. Ce mouvement lui permet de rester droit et d'atterrir sans trop de dégâts.

    Une photo de <em>Chrysopelea paradisi</em> prise lors d'un vol plané. À gauche, le serpent est complètement détendu juste après s'être jeté d'une branche. À droite, le serpent commence à onduler dans les airs. © Jake Socha, Virginia Tech
    Une photo de Chrysopelea paradisi prise lors d'un vol plané. À gauche, le serpent est complètement détendu juste après s'être jeté d'une branche. À droite, le serpent commence à onduler dans les airs. © Jake Socha, Virginia Tech

    Sans ondulations, le serpent chute

    Ces ondulations s'ajoutent à un autre comportement observé précédemment (documenté dans une publication de 2014) lorsque les serpents planent, ils aplatissent une partie de leurs corps en écartant leurs côtes. Ainsi, ils génèrent des forces aérodynamiques nécessaires à leur vol. Toutes ces informations ont permis de créer un modèle informatique grâce auquel les scientifiques ont pu voir l'effet de chaque mouvement.

    Si le serpent volant n'ondule pas, son vol plané devient instable et le reptile chute tout simplement. En effet, selon la hauteur de laquelle ils s'élancent, les serpents volants peuvent planer sur plusieurs dizaines de mètres. Impressionnant pour un reptile dépourvu de membres !