Aux États-Unis, des traces de dentition sur des os de Tyrannosaurus rex ne semblent laisser aucun doute : c’est un autre animal de la même espèce qui a dévoré sa viande. Ce n’est pas la première observation de ce genre, y compris pour un tyrannosaure.

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    De nombreux fossiles de dinosaures ont été trouvés dans la formation Lance, dans le Wyoming, aux États-Unis, et c'est là que Matthew McLain, de l'université Loma Linda (Californie) a découvert avec son équipe des restes fossilisés de Tyrannosaurus rex, le grand théropode de la fin du Crétacé, qu'on ne présente plus. L'attention des paléontologuespaléontologues a été attirée par un os brisé aux deux extrémités et creusé de sillons largement espacés et perpendiculaires à l'axe de l'os.

    Les traces, selon Matthew McLain, sont celles de dents qui ont arraché les muscles et l'écartement des sillons est tel qu'il ne peut s'agir que d'un animal de grande taille. Et de citer une étude sur le dragon de Komodo qui démontre un lien de proportionnalité entre l'écartement des pointes des dents et la taille de l'animal. Toujours selon lui, il ne peut s'agir que de cannibalisme car les seuls grands théropodes connus dans cette formation Lance sont deux tyrannosaures, T. rex et Nanotyrannus lancensis. Or, explique-t-il, pour de nombreux paléontologues, le second ne serait en fait que le juvénile du premier.

    Ces griffures sont des traces de dents et appartiennent probablement à un animal de grande taille. Les barres d’échelle bleues mesurent 10 cm. © Matthew McLain

    Ces griffures sont des traces de dents et appartiennent probablement à un animal de grande taille. Les barres d’échelle bleues mesurent 10 cm. © Matthew McLain

    Des cas de cannibalisme sont connus chez T. rex

    Cependant, comme le paléontologue le reconnaît, la preuve n'est pas donnée que le mangeur a tué la victime. Il pourrait donc s'agir aussi d'un tyrannosauretyrannosaure devenu charognard par opportunité. L'étude n'a pas encore été publiée mais elle est rapportée sur le site de la Geological Society of America, où l'observation sera exposée ce dimanche 1er novembre lors d'un colloque à Baltimore.

    Quoi qu'il en soit, l'hypothèse n'est pas une nouveauté pour cette espèce. En 2010, Nick Longrich, de l'université de Yale, avait lui aussi conclu au cannibalisme du tyrannosaure, et avait décrit son étude dans la revue Plos One. En inspectant douze restes de tyrannosaures, il avait découvert sur quatre fossiles des traces de morsuresmorsures qu'il attribuait à la même espèce. Précédemment, la même observation avait été faite sur des fossiles de Majungatholus, un autre dinosaure carnivorecarnivore. Après les comportements grégairesgrégaires, la fabrication de terriers et le soin à la progéniture, la vie des dinosaures se dévoile au fil des travaux des paléontologues.