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    Ces quelques œufs fossilisés ont été trouvés dans les dépôts de Montsec, dans la région du Lleida. Ils seraient âgés de 70 à 83 millions d'années et correspondraient aux premiers œufs de dinosaure ovoïdes trouvés à ce jour. © Universitat Autònoma de Barcelona

    Ces quelques œufs fossilisés ont été trouvés dans les dépôts de Montsec, dans la région du Lleida. Ils seraient âgés de 70 à 83 millions d'années et correspondraient aux premiers œufs de dinosaure ovoïdes trouvés à ce jour. © Universitat Autònoma de Barcelona

    Des œufs de dinosaure ovoïdes, donc semblables à des œufs de poule, viennent d'être découverts. Datant du Crétacé supérieur, vieux de 70 à 83 millions d'années, ces fossiles fournissent de nouvelles informations sur l'évolution des dinosaures et des oiseaux. Ils auraient été pondus par un petit théropode en avance sur son temps qui n'aurait possédé qu'un seul oviducte.

    La région catalane de Lleida, dans le sud des Pyrénées, se situe aujourd'hui à une centaine de kilomètres des bords de l'actuelle Méditerranée, mais cela n'a pas toujours été le cas. Au Crétacé supérieur, elle possédait un littoral côtier pourvu de nombreuses plages et d'estuairesestuaires charriant de grandes quantités de sédimentssédiments. Leur accumulation a d'ailleurs provoqué l'avancée des terresterres sur la mer. Le sablesable et la boue fortement présents dans ces milieux se sont depuis transformés, en quelques millions d'années, en grèsgrès et en marne, tout en emprisonnant en leur sein de grandes variétés de fossiles, dont des œufs de dinosaure.

    La découverte d'un certain nombre d'entre eux a particulièrement surpris Nieves López Martínez, de la Complutense University de Madrid, et Enric Vicens, de l'Universitat Autònoma de Barcelona. Car ces œufs, par leur forme asymétriqueasymétrique, ressemblaient à s'y méprendre à des œufs de poule, un fait unique en son genre. En effet, les œufs de dinosaure de l'époque avaient plutôt tendance à être symétriques, ce qui ne les empêchait pas d'avoir une forme allongée. Cette découverte a été publiée dans la revue Journal of Paleontology.

    Ces œufs ont été classés selon leur forme sur la base de procédés mathématiques. <em>Sankofa pyrenaica</em>, l'œuf ovoïde de théropode trouvé à Lleida,<em> </em>est indiqué en bleu. Les couleurs vertes et roses marquent respectivement d'autres œufs de dinosaures et d'oiseaux modernes. © <em>Complutense University</em>

    Ces œufs ont été classés selon leur forme sur la base de procédés mathématiques. Sankofa pyrenaica, l'œuf ovoïde de théropode trouvé à Lleida, est indiqué en bleu. Les couleurs vertes et roses marquent respectivement d'autres œufs de dinosaures et d'oiseaux modernes. © Complutense University

    Des œufs de dinosaure ovoïdes pour un unique oviducte

    Les œufs ont été trouvés au sein de sédiments datant du Campanien supérieur et du Maastrichtien (entre 70 et 83 millions d'années), donc du Crétacé supérieur, sous la forme de nombreux fragments et de quelques spécimens entiers, ou presque. Il a donc été possible de définir leur taille avec précision. Leur hauteur faisait en moyenne 7 cm tandis que leur largeur, au point le plus large, était de 4 cm. La coquillecoquille présentait quant à elle une épaisseur de 0,27 mm. Ces œufs, dont des analyses mathématiques de la forme ont confirmé la singularité, ont reçu le nom de Sankofa pyrenaica.

    Selon de nombreuses caractéristiques minérales et structurales des coquilles, ils devraient avoir été pondus par des petits théropodes non aviaires. Les œufs ovoïdes sont actuellement déposés par des organismes, les oiseaux, possédant un seul et unique oviducte. Il est donc probable que les théropodes impliqués dans la présente découverte possédaient également cette adaptation. La partie élargie des œufs serait prévue pour accueillir une bulle d'airair nécessaire à la respiration des embryons en fin de développement. 

    Un autre œuf présentant une forme similaire et datant lui aussi du Campanien avait déjà été trouvé en Argentine, mais il appartiendrait à un oiseauoiseau primitif. Cette découverte renforce donc l'hypothèse, déjà validée par des données morphologiques et génétiquesgénétiques, d'un lien fort entre les oiseaux et les dinosaures non aviaires. Ils auraient partagé un ancêtre communancêtre commun bien plus proche qu'initialement prévu.