Des terriers de tétrapodes, donc des animaux à quatre membres, ont pour la première fois été retrouvés en Antarctique dans des couches datant du Trias inférieur. Il y a 245 millions d’années, le climat y était plus chaud mais suffisamment rude pour que plusieurs animaux éprouvent la nécessité de ce protéger ainsi des éléments.

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    Christian Sidor creuse. © Cara Fritz/Oregon State University

    Christian Sidor creuse. © Cara Fritz/Oregon State University

    Durant le Trias, l'Antarctique et l'Afrique du Sud étaient réunies au sein du supercontinent connu sous le nom de Pangée. On connaissait déjà des fossiles de terriers creusés par des tétrapodestétrapodes en Afrique du Sud, parfois considérée comme le gisementgisement de fossiles de ce type le plus riche du monde. Certains de ces terriers contenaient mêmes des restes de tétrapodes étroitement apparentés aux célèbres reptiles mammaliensreptiles mammaliens que sont les Lystrosaurus.

    Ainsi, tôt ou tard, des terriers de tétrapodes devaient être trouvés en Antarctique et c'est bien ce que Christian Sidor et Molly Miller ont réussi à faire. Cette dernière, une paléontologuepaléontologue de l'Université Vanderbilt est d'ailleurs une habituée des expéditions en Antarctique.

    <em>Lystrosaurus</em> sortant de son terrier. © Seiji Yamamoto

    Lystrosaurus sortant de son terrier. © Seiji Yamamoto

    Une région fraîche sur une planète chaude

    Il est difficile de savoir si les terriers qui viennent d'être retrouvés appartenaient à des lystrosaures (l'hypothèse est même improbable), mais il semble sûr qu'il s'agissait bien d'animaux terrestres quadrupèdes, donc des tétrapodes.

    D'après leur longueur d'environ 30 centimètres pour les plus grands, Sidor pense que les auteurs pouvaient être un autre reptile mammalien de l'époque, le Thrinaxodon, à moins qu'il ne s'agisse d'une sorte de petit reptile en forme de lézard connu sous le nom de Procolophonide. Malheureusement, même si des traces du passage des animaux dans leur terriers ont été retrouvées, aucun os permettant d'identifier les auteurs ou même de réduire l'éventail des possibilités, n'a encore été découvert dans les terriers.

    Coupe d'un terrier de Thrinaxodon. Crédit : Christian Sidor

    Coupe d'un terrier de Thrinaxodon. Crédit : Christian Sidor

    Comme les chercheurs l'expliquent dans un publication en juin de The Journal of Vertebrate Paleontology, les fossiles de terriers se sont formés lorsque du sablesable fin provenant d'une crue d'une rivière proche a commencé à pénétrer dans les terriers pour les combler complètement. Cet écoulement de limonlimon a réalisé un moulage naturel et c'est lui que l'on retrouve aujourd'hui.

    Le reste d'un terrier de grande taille (différent de celui mentionné dans l'article). Le marteau mesure une trentaine de centimètres. Crédit : Molly Miller

    Le reste d'un terrier de grande taille (différent de celui mentionné dans l'article). Le marteau mesure une trentaine de centimètres. Crédit : Molly Miller

    Les fossiles ont été récoltés en 2003, 2005 et 2006 dans une région de l'Antarctique appelée Victoria Land. Pour être plus précis, les couches du Trias examinées se trouvaient au voisinage du glacierglacier Wahl et des Allans Hills, dans les formations géologiques Fremouw et Lashly. Du fait de la dérive des continents, ces régions de l'actuelle Antarctique n'étaient pas aussi froides qu'aujourd'hui, mais se trouvaient tout de même aux frontières du cercle polairecercle polaire.

    Certes, la présence d'un seul continent modifiant la répartition des courants marins et des ventsvents impliquait un climatclimat général plus chaud sur la planète. Ainsi, aucune trace de sédimentssédiments glaciaires n'est connue à cette période. Mais à la haute latitudelatitude à laquelle se situaient ces régions, la température devait être plutôt fraîche et il existait au moins un jour de nuit complète par an. Un terrier pouvait donc être un bon endroit pour se protéger des éléments...