On pensait que les struthioniformes, comme les autruches ou les casoars, avaient évolué à partir d’un ancêtre commun après la disparition des dinosaures. Selon des chercheurs néo-zélandais ayant analysé l’ADN de moas, il n’en serait rien. Les oiseaux coureurs auraient évolué parallèlement à partir de plusieurs ancêtres à la fin du crétacé.

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    Une reconstitution de l'apparence d'un moa chassé par les Maori. Crédit Licence Commons

    Une reconstitution de l'apparence d'un moa chassé par les Maori. Crédit Licence Commons

    On sait désormais que les oiseaux peuvent être considérés comme la dernière branche existante des dinosaures. Ainsi, un élevage de poulet en plein airair constitue un troupeau de dinosaures en liberté et il n'est pas mensonger de mentionner dinosaure-frites sur un menu proposant du poulet.

    Les dinosaures n'étaient pas tous gigantesques et il semble qu'un nombre non négligeable d'entre eux avait des plumes, notamment au Crétacé. On peut donc se faire une bonne idée de l'aspect et du comportement de certaines de ces espèces en considérant les oiseaux coureurs actuels comme les autruches ou les casoars.

    Les paléontologuespaléontologues et les biologistes pensaient que l'apparition de ces oiseaux avait dû se faire suite à la disparition des dinosaures causée en partie par l'impact d'une météoritemétéorite (peut-être un corps parent de la famille des Baptistina, résidant au sein de la ceinture des astéroïdesastéroïdes), provoquant la crise Crétacé-tertiaire (ou crise KT). La libération des niches écologiques auraient alors permis à un ancêtre commun des struthioniformes de grandir en taille et de se diversifier au cours des millions d'années.

    Selon Matthew Phillips, en postdoc à Australian National University, les événements ne se sont pas déroulés ainsi. Avec des collègues, il a analysé l'ADN mitochondrialADN mitochondrial contenu dans des restes de moas, un oiseau coureur géant exterminé par les Maori de Nouvelle-Zélande au 16ième siècle.

    Un casoar, un exemple de struthioniforme. Crédit : zoo de Moscou-D. Smirnov

    Un casoar, un exemple de struthioniforme. Crédit : zoo de Moscou-D. Smirnov

    A la surprise des chercheurs, il s'est avéré que le moa, que l'on croyait proche des autruches, l'est en fait d'un oiseau vivant en Amérique du Sud, le tinamou, beaucoup plus petit. Les horloges moléculaireshorloges moléculaires utilisées laissent aussi penser que les autruches, les émeus d'Australie et les moas de Nouvelle-Zélande se sont tous développés indépendamment à partir d'ancêtres capables de voler mais cherchant leur nourriture au sol juste après la crise KT. Ce serait donc bien la levée de la pressionpression évolutive exercée par les grands dinosaures qui leur aurait permit de prospérer.

    Les biologistes en ont tiré une autre information pour les paléontologues. Ces derniers pensaient en effet que les struthioniformes, que l'on appelle encore des ratites, avaient déjà des ancêtres du temps de l'existence d'un supercontinentsupercontinent, le GondwanaGondwana, rassemblant, l'Afrique, l'Amérique du Sud, l'Australie, l'AntarctiqueAntarctique, l'Inde et la Nouvelle-Zélande il y a plus de 120 millions d'années. Mais avec une date d'apparition postérieur à -65 millions d'années environ, l'hypothèse n'est évidemment plus soutenable.