Branle-bas de combat pour l’équipe de Tara Oceans Polar Circle : le navire océanographique va repartir en mer, vers le nord, cette fois, pour des études du plancton, bactéries comprises, tout autour de l’océan Arctique. La région est mal connue et l’enjeu scientifique est considérable. Le travail ne manquera pas pour les océanographes, durant les sept mois de ce voyage.

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    Le parcours de la mission Tara Oceans Polar Circle. Après la Norvège, la goélette Tara naviguera au nord des côtes russes et atteindra l'Alaska en septembre 2013. En passant au-dessus de l'archipel canadien, le navire arrivera à Saint-Pierre-et-Miquelon à la fin de novembre, alors que les glaces auront refermé derrière lui le passage du nord-ouest. Début décembre, le voilier retrouvera Lorient, son port d'attache. © Tara Oceans Polar Circle

    Le parcours de la mission Tara Oceans Polar Circle. Après la Norvège, la goélette Tara naviguera au nord des côtes russes et atteindra l'Alaska en septembre 2013. En passant au-dessus de l'archipel canadien, le navire arrivera à Saint-Pierre-et-Miquelon à la fin de novembre, alors que les glaces auront refermé derrière lui le passage du nord-ouest. Début décembre, le voilier retrouvera Lorient, son port d'attache. © Tara Oceans Polar Circle

    Le 19 mai 2013, la goélette Tara quittera le port de Lorient et fera route vers Tromsö, en Norvège, un peu au-delà du cercle polaire arctique. À bord, des biologistes et océanographes, notamment du CNRS, de l'EMBL (European Molecular Biology Laboratory) et du CEA, effectueront des analyses de plancton. Que ce soit par la photo où la génétiquegénétique, ils en étudieront tous les organismes, virus, archéesarchées, bactériesbactéries, algues et petits animaux. Il n'est pas si fréquent qu'un navire si bien équipé reste si longtemps dans ces régions, qui restent très mal connues alors qu'elles évoluent rapidement sous l'effet du changement climatique.

    L'équipage et les scientifiques entameront le contournement de l'océan Arctique dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, commençant par le mythique « passage du nord-est », le long des côtes de la Sibérie. Ils termineront par le non moins célèbre « passage du nord-ouest », à travers l'archipel du Grand Nord canadien, qui ne fut franchi pour la première fois qu'entre 1903 et 1906 par Roald Amundsen sur un petit voilier, le Fram.

    <em>Tara</em><em> </em>est un voilier en aluminium conçu pour la navigation en mers polaires. La forme de sa coque lui permet d'être pris par la glace de la banquise. Dans cette situation, il serait simplement soulevé. © Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences

    Tara est un voilier en aluminium conçu pour la navigation en mers polaires. La forme de sa coque lui permet d'être pris par la glace de la banquise. Dans cette situation, il serait simplement soulevé. © Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences

    Tara Oceans, une épopée scientifique

    Le navire de Tara Oceans est conçu pour ces mers froides et encombrées de glaces puisqu'il a été réalisé pour Jean-Louis ÉtienneJean-Louis Étienne. Le grand explorateur polaire a navigué entre 1991 et 1996 sur cette goélette en aluminiumaluminium de 36 m, à fond assez plat et double quille relevable, qui s'appelait alors Antarctica.

    Sous le nom de Tara, le voilier a pris la mer durant deux ans et demi pour une vaste expédition que nos lecteurs ont pu suivre. Le long des 115.000 km parcourus, 126 scientifiques se sont succédé à bord, multipliant les mesures, océanographiques mais surtout biologiques et focalisées sur le plancton. Des caméras ont filmé, des appareils ont réalisé des analyses génétiques, des biologistes ont effectué des comptages et des identifications : le bilan scientifique est énorme. « Nous en avons pour plus de cent ans à travailler sur ces résultats », nous expliquait Gabriel Gorsky, directeur de l'Observatoire océanologique de Villefranche-sur-mer, l'un des coordinateurs de l'expédition, alors que son collègue Christian Sardet, hyperpassionné de plancton, nous parlait d'un « trésor ».

    Au cours de ce long périple, seules les mers arctiques avaient été délaissées. C'est donc la continuité de cette expédition océanographique qui va être réalisée à partir de mai prochain, pour se terminer le 6 décembre par une arrivée dans le port de Lorient. L'ampleur de l'enjeu scientifique et la richesse de la moisson accumulée par la première partie de l'expédition Tara Oceans méritent que l'on suive cette expédition. Ce que Futura-Sciences ne manquera pas de faire. Restez en ligne et vous découvrirez les coulisses de cette épopée océanographique.