À l'occasion du centenaire du tragique naufrage du Titanic, des listes officielles, des photographies et des testaments de passagers ou de membres d’équipage viennent d'être mis en ligne. L’Unesco vient également d’inscrire l’épave sur sa liste du patrimoine culturel subaquatique afin de la protéger des pillages.

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    Le voyage inaugural du RMS Titanic, propriété de la White Star Line, a commencé au port de Southampton le 14 avril 1912. © F.G.O. Stuart, Wikimedia commons

    Le voyage inaugural du RMS Titanic, propriété de la White Star Line, a commencé au port de Southampton le 14 avril 1912. © F.G.O. Stuart, Wikimedia commons

    Dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, le RMS Titanic, paquebot transatlantique hors norme pour son époque, heurta un iceberg dans l'Atlantique nord et sombra quelques heures plus tard (vers 2 h 00 du matin) à environ 650 km au large de Terre-Neuve. De source officielle, plus de 2.200 personnes auraient embarqué à bord. Seules 711 d'entre elles ont survécu. De nouvelles théories ont vu le jour dernièrement pour expliquer les causes du naufrage. Des coefficients de maréemarée particulièrement élevés et une illusion d'optique auraient respectivement provoqué et masqué la présence du bloc de glace. 

    La grande majorité des survivants doivent leur sauvetage à l'intervention d'un navire anglais, le RMS Carpathia. Alors qu'il faisait route vers Gibraltar, l'opérateur radio a entendu la nouvelle de l'accidentaccident et prévenu le capitaine Arthur Rostron. Celui-ci a dérouté son navire et mis les moteurs à plein régime pour parcourir les 58 milles nautiques le séparant du lieu du naufrage. Le Carpathia a accueilli le premier passager du Titanic vers 4 h 10 du matin, deux heures après la disparition du paquebot sous la surface.

    De nombreuses initiatives voient encore le jour à l'approche du centenaire du naufrage. Le navire de croisière Balmoral vient par exemple de quitter les quais de Southampton pour refaire le voyage du Titanic en direction de New York. Par ailleurs, un musée a ouvert ses portesportes sur les lieux de la constructionconstruction du paquebot à Belfast et une exposition permanente est dorénavant accessible à la cité de la Mer de Cherbourg. Deux autres actualités méritent d'être soulignées : un site spécialisé en généalogie vient de rendre accessibles plusieurs milliers de documents relatifs au Titanic et l'Unesco a classé son épave afin de la protéger contre les pillages et les dégradations.

    De nombreuses autres catastrophes maritimes de grande ampleur sont survenues après le naufrage du <em>Titanic</em>. Elles ont fait de nombreux morts. © Idé

    De nombreuses autres catastrophes maritimes de grande ampleur sont survenues après le naufrage du Titanic. Elles ont fait de nombreux morts. © Idé

    Des listes officielles des passagers du Titanic

    Les documents ont été publiés sur la version anglaise du site Ancestry. Ils se composent notamment des listes officielles des passagers et membres d'équipage ayant embarqué à Southampton et Corb (anciennement Queenstown). Elles fournissent les noms des passagers, mais aussi leur âge, leur profession, la classe qu'ils ont réservé ou encore la présence du conjoint à bord.

    Le site InternetInternet diffuse également des listes présentant les noms et informations relatives aux 1.517 passagers décédés, aux 328 corps repêchés et aux 703 personnes secourues par le RMS Carpathia. Un recensement complet des 121 victimes non identifiées ou non réclamées enterrées au cimetière de Fairview Lawn à Halifax (Canada) ainsi que plusieurs testaments (dont celui du capitaine Edward Smith) et photographiesphotographies complètent les informations accessibles gratuitement jusqu'au 31 mai.  

    Miriam Silverman, une responsable du site, explique l'intérêt d'une telle diffusiondiffusion d'informations dans un article du journal Le Monde : « De nombreuses familles ont pu avoir entendu des rumeurs selon lesquelles elles avaient un ancêtre à bord du Titanic, certaines ont pu perdre les preuves de cela [...]. Nous sommes très contents de permettre au public d'avoir accès gratuitement à ces données précieuses ».

    Le <em>RMS Carpathia</em> est un paquebot transatlantique de 165 mètres de long. La nuit du naufrage du <em>Titanic</em>, il transportait seulement 743 passagers alors qu'il peut en accueillir le triple. Après avoir récupéré 703 naufragés, il fit demi-tour et retourna à son port d'origine, New York. La capitaine refusa de transborder les rescapés dans l'<em>Olympic</em>, le navire jumeau du <em>Titanic</em> qui naviguait également dans les parages, afin de ne pas accroître le traumatisme des passagers. © <em>Wikimedia Commons</em>, DP

    Le RMS Carpathia est un paquebot transatlantique de 165 mètres de long. La nuit du naufrage du Titanic, il transportait seulement 743 passagers alors qu'il peut en accueillir le triple. Après avoir récupéré 703 naufragés, il fit demi-tour et retourna à son port d'origine, New York. La capitaine refusa de transborder les rescapés dans l'Olympic, le navire jumeau du Titanic qui naviguait également dans les parages, afin de ne pas accroître le traumatisme des passagers. © Wikimedia Commons, DP

    Une protection internationale contre le pillage

    L'épave du Titanic a été découverte dans la nuit du 31 août au 1e septembre par l'équipe de Robert Ballard, qui travaillait à l'époque en collaboration avec l'Ifremer. Elle gît à 3.821 mètres de profondeur dans les eaux internationales. Elle ne dépend donc de la juridiction d'aucun pays. Plusieurs expéditions se sont succédé depuis la découverte des restes du paquebot et de nombreux objets ont été remontés à la surface. Certains spécialistes parlent même de pillage.

    Heureusement, l'épave bénéficiera, à partir de son centième anniversaire, de la Convention de l'Unesco sur la protection du patrimoine culturel subaquatique. Ce traité international, entré en vigueur le 2 janvier 2009, a été ratifié par 49 États en réponse à des pillages et des destructions effectuées par des chasseurs de trésors. Selon le communiqué de l'Unesco, les États pourront « prendre toutes les mesures en leur pouvoir pour protéger l'épave et faire en sorte que les restes humains soient traités dignement ». Ce texte n'interdit toutefois pas l'accès à l'épave puisqu'il encourage les recherches archéologiques dont le caractère scientifique ou éthique n'est pas « contestable ».