Vendredi, le colmatage du forage en folie semblait avoir réussi. Mais samedi soir, BP a reconnu l'échec de l'opération top kill. Le bouchon n'a pas tenu. Dimanche, le groupe pétrolier a annoncé une nouvelle tentative. Une de plus...

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    Tout avait bien commencé pour l'opération top kill. Une boue épaisse avait été enfoncée dans le puits de pétrolepétrole foré à 1.500 mètres de profondeur par la plate-forme Deepwater Horizons. Mais quand il a fallu injecter du cimentciment pour solidifier le bouchon, le brut a été le plus fort. « La manœuvre n'a pas endigué le flux sortant du puits » explique sobrement un communiqué de presse de BP, qui rend compte quotidiennement de ses efforts sur son site Web.

    Une autre méthode a été imaginée : couper, sur le fond, les pipelinespipelines endommagés d'où s'échappe le pétrole et installer une structure pour le récupérer et le pomper sur un navire de surface. Le procédé est voisin de celui du couvercle, tenté entre le 8 et 12 mai et qui avait échoué. Même si elle réussit, cette opération ne sera pas définitive. La seule vraie solution consiste à creuser des puits secondaires rejoignant le premier et à y injecter du ciment. BP la promet toujours pour le mois d'août.

    Une nappe grandissante et toujours menaçante

    Cette incapacité à contenir la fuite commence à exaspérer l'opinion américaine, qui en veut désormais à Barack Obama de ne pas parvenir à imposer davantage d'efficacité à BP. L'expression « pire catastrophe écologique de l'histoire des Etats-Unis » fait désormais florès, surtout depuis dimanche quand elle a été prononcée - tempérée d'un « probablement » - par Carol Browner, conseillère du président américain pour les questions environnementales.

    Le forage laisse échapper actuellement entre deux et trois millions de litres par jour (on ne sait plus trop bien). Pour l'instant, l'essentiel du pétrole se trouve en mer, flottant au gré des courants qui tournent autour du golfe du Mexique dansd le sens des aiguilles d'une montre. Le brut arrive à petites doses sur les côtes américaines mais pourraient y affluer massivement à l'occasion d'une tempête.

    Même s'il s'agit de pétrole brut, donc biodégradablebiodégradable (contrairement au cas du naufrage de l'Erika qui avait relâché des résidus toxiques), cette nappe est une grave menace pour les zones marécageuses des côtes de la Louisiane, où elle risque de stagner longtemps et de mettre à mal les riches écosystèmes et les pêcheries.