Les opérations de pompage interrompues mercredi à cause d'un incident ont repris mais avec une efficacité moindre. Une grande partie de l'écoulement de brut s'échappe et se répand dans le golfe du Mexique, alors que s'annonce la saison des ouragans...

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    Les barrières flottantes mises en place pour protéger une réserve naturelle, le Breton National Wildlife Refuge. © BP p.l.c

    Les barrières flottantes mises en place pour protéger une réserve naturelle, le Breton National Wildlife Refuge. © BP p.l.c

    Mercredi, un robotrobot sous-marin ratait sa manœuvre et percutait un conduit installé sur l'entonnoir chargé de collecter le brut en perdition du forage de l'ex-plate-forme Deepwater Horizon. Le système de pompage avait dû être immédiatement retiré, laissant le pétrolepétrole s'écouler librement dans l'océan.

    Quatorze heures plus tard, la cloche était de nouveau posée sur le LMRP (Lower Marine Riser Package, l'ensemble des prolongateurs, ou risers, qui extraient le brut du puits). Mais BP annonce une efficacité amoindrie, de 16.830 barils par jour (un baril représentant 159 litres) alors que le dispositif de récupération avait atteint un maximum de 27.000 barils mardi 22 juin, la veille de l'incident. Un autre système récupère du pétrole et du gazgaz en amont, sur le bloc obturateur du puits (BOP), et le dirige vers le vaisseau Q4000. Cette plate-forme tractable (construite par Cal Dive et appartenant à Helix) repose sur deux immenses coques submergées, de 95 mètres de longueur. Le pétrole et le gaz y sont brûlés. D'après BP, cette seconde installation récupère actuellement 8.530 barils par jour.

    Pas de moratoire sur les forages off-shore

    Les estimations sur le débitdébit réel de la fuite restent très imprécises. Des experts travaillant pour le gouvernement des Etats-Unis la situent entre 35.000 et 60.000 barils par jour (rappelons que juste après le naufrage de la plate-forme Deepwater Horizon, BP parlait de 1.000 barils par jour avant d'annoncer 5.000 barils par jour une semaine plus tard). On semble donc assez loin de l'objectif de Barack Obama qui exigeait la récupération de 90% du brut « dans les jours ou semaines à venir ».

    Du côté du groupe pétrolier, les difficultés s'amoncellent. L'addition s'élèverait à 2,35 milliards de dollars, tandis que le chef des opérations contre la marée noire, le Britannique Tony Hayward, a été remplacé par un Américain, Robert Dudley. Actuellement, deux cents kilomètres ont déjà été souillées par le pétrole. Parmi les équipes travaillant à la récupération du brut, on compte cent neuf intoxications et un mort, victime de l'accidentaccident de son bateau lors des opérations de nettoyage.

    Dans le même temps, le moratoire de six mois imposé par le gouvernement pour les nouveaux forages sous-marins a été annulé par un juge de La Nouvelle-Orléans, qui estime la mesure « arbitraire ». Les regards se tournent maintenant vers la météométéo car la saison des ouragans commence...