Dans la nuit du 25 au 26 août, la goélette Tara a passé le passage du Nord-Est dans des conditions extrêmes. En effet, la brume était épaisse, tandis que la surface de l’océan Arctique était à 60 % recouverte de glace. La mission Tara Oceans Polar Circle 2013 peut donc se poursuivre. Prochaine étape d’importance : le passage du Nord-Ouest fin septembre.

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    Tara est une goélette : le mât avant est plus petit ou, comme c'est le cas ici, aussi haut que le mât principal. Elle dispose d’une coque en aluminium et d’une double quille relevable, conçue pour résister à la glace. À bord de ce navire de 36 mètres de long pour 10 mètres de large, la place est prévue pour la quinzaine de personnes, équipage et scientifiques, qui œuvrent à bord. © A. Deniaud, Tara Expéditions

    Tara est une goélette : le mât avant est plus petit ou, comme c'est le cas ici, aussi haut que le mât principal. Elle dispose d’une coque en aluminium et d’une double quille relevable, conçue pour résister à la glace. À bord de ce navire de 36 mètres de long pour 10 mètres de large, la place est prévue pour la quinzaine de personnes, équipage et scientifiques, qui œuvrent à bord. © A. Deniaud, Tara Expéditions

    Le 19 mai dernier, la goélette Tara a quitté le port de Lorient pour filer droit vers les îles Féroé, avant de rejoindre l'Arctique pour le contourner dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Ce périple s'inscrit dans le cadre de la mission scientifique et pédagogique Tara Oceans Polar Circle 2013. Les objectifs sont les mêmes que ceux des précédentes missions menées en d'autres lieux : passer la biodiversité planctonique rencontrée à la loupe et mieux comprendre les interactions entretenues avec le milieu, tout en sensibilisant le public et les autorités à diverses problématiques environnementales.

    Ce voyage de 25.000 km vient de connaître un nouveau moment fort, puisque le navire a franchi le cap Tchéliouskine (le point le plus septentrional de l'Asie, en Sibérie) dans la nuit du 25 au 26 août, vers minuit heure française. Ce lieu marque la fin du détroit de Vilkitski, qui est un point symbolique du passage du Nord-Est. Même s'il faisait jour en permanence, 45 heures de navigation ont été requises pour traverser, dans une épaisse brumebrume, cette zone recouverte à 60 % par la banquise. Des hommes dirigés par le capitaine Loïc Vallette ont continuellement veillé à l'étrave, ou dans la mâture, pour éviter toute collision malencontreuse avec un bloc de glace.

    Tara est ainsi devenue la première embarcation à franchir le détroit de Vilkitski sans l'aide d'un brise-glace en 2013, avec un navire polonais de 14 m qui circulait également dans les environs. La mission va maintenant se poursuivre, puisque les mesures scientifiques devraient reprendre dès ce 27 août. Une escale est d'ores et déjà prévue à Pevek (Russie) le 5 septembre prochain. L'équipage reprendra ensuite la mer en direction d'un deuxième passage mythique, celui du Nord-Ouest. Il devrait être passé à la fin du mois de septembre, si la banquisebanquise ne l'a pas fermé avant...