Lancé jeudi dernier par Ariane-5, le satellite MSG-3 deviendra Meteosat-10 quand l'Esa en confiera le contrôle à Eumetsat, une fois l'engin installé en orbite géostationnaire. C'est le troisième spécimen de la seconde génération de satellites météorologiques.

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    Jeudi 5 juillet 2012 : la 63e Ariane 5 décolle du Centre spatial guyanais, emportant deux satellites, MSG-3, alias Meteosat-10, et Echostar XVII. © Esa

    Jeudi 5 juillet 2012 : la 63e Ariane 5 décolle du Centre spatial guyanais, emportant deux satellites, MSG-3, alias Meteosat-10, et Echostar XVII. © Esa

    Le plus récent des satellites européens MSG (Meteosat de seconde génération), série de satellites couronnée de succès, a été lancé par une Ariane 5 le 5 juillet à 21 h 36 TU (23 h 36 heure française) depuis le port spatial de l'Europe (CSGCSG) à Kourou en Guyane française. Trente-quatre minutes après le décollage, le troisième satellite MSG a été largué sur une orbite de transfertorbite de transfert elliptique. Le Centre européen d'opérations spatiales de l'Esa (EsocS), à Darmstadt en Allemagne, en assure maintenant la commande et le contrôle.

    Dans dix jours, lorsque les opérations initiales seront achevées, MSGMSG-3 sera transféré par l'Esa à son propriétaire, l'Organisation européenne pour l'exploitation de satellites météorologiques - Eumetsat - qui procédera à la recette de sa charge utile. Après cette recette, MSG-3, alias Meteosat-10, sera posté à 0° de longitude, au-dessus de l'équateur (golfe de Guinée), sur l'orbite géostationnaireorbite géostationnaire où sa vitessevitesse de révolution correspondra précisément à la vitesse de rotationvitesse de rotation de la Terre.

    « Le lancement accompli cette nuit permettra à Eumetsat et à l'Esa de continuer à fournir aux Européens des observations météorologiques de grande qualité. Les satellites MSG-3 sont particulièrement aptes à détecter précocement les phénomènes météorologiques extrêmes, ce qui permet de donner l'alerte, explique Jean-Jacques Dordain, directeur général de l'Esa.

    La coopération exemplaire qui s'est établie entre l'Esa et Eumetsat voilà déjà plus de 30 ans est à la base du succès des programmes Meteosat et EPS/MetOp. Ces programmes permettent des prévisions météorologiquesprévisions météorologiques de grande qualité qui se sont améliorées au fil des satellites ; ils génèrent des retombées économiques tangibles et contribuent à la qualité de vie de tout un chacun. L'Esa et Eumetsat sont à l'origine de deux générations successives de satellites météorologiques. »

    « MSG-3 assure la continuité des services actuels. L'Esa travaille actuellement au côté d'Eumetsat au développement de la prochaine série de satellites météorologiques, les satellites Meteosat de troisième génération, précise Volker Liebig, directeur Observation de la TerreObservation de la Terre à l'Esa. À la fin de la décennie, lorsqu'ils seront opérationnels, ces satellites de nouvelle génération représenteront un pas de géant en matièrematière de technologies et de performances : ils fourniront des images à intervalles plus rapprochés, disposeront d'un plus grand nombre de canaux spectraux et d'une capacité de sondage atmosphérique leur permettant d'établir les profils des gazgaz à l'état de traces. »

    Le satellite MSG-3 en cours de pesée au Centre spatial guyanais, dans le bâtiment de préparation des satellites <a href="http://www.cnes-csg.fr/web/CNES-CSG-fr/3945-la-preparation-des-satellites.php" title="La préparation des satellites au CSG" target="_blank">S5C nord</a>. © Esa/Cnes/Arianespace/Optique Video du CSG - S. Martin

    Le satellite MSG-3 en cours de pesée au Centre spatial guyanais, dans le bâtiment de préparation des satellites S5C nord. © Esa/Cnes/Arianespace/Optique Video du CSG - S. Martin

    L'Esa lance, Eumetsat exploite

    Les réalisations de l'Esa dans le domaine de la météorologie et de la surveillance climatique ne se limitent pas aux satellites Meteosat. L'agence a également mis au point la série des satellites MetOp postés en orbite polaire - également exploités par Eumetsat - dont la relève devrait être assurée par la série Metop de deuxième génération si ce programme est approuvé par le Conseil de l'Esa lors de sa session au niveau ministériel de novembre. Le prochain satellite Metop se trouve au cosmodrome de BaïkonourBaïkonour au Kazakhstan, d'où il sera lancé le 19 septembre.

    MSG est un programme entrepris en commun par l'Esa et Eumetsat. L'Esa est chargée du développement de satellites répondant aux besoins des utilisateurs et à des spécifications définies par Eumetsat ainsi que de l'approvisionnement des satellites récurrents pour le compte de cette organisation. L'Esa assure également l'exécution de la phase de lancement et de début de fonctionnement en orbite, nécessaire pour injecter le satellite en orbite géostationnaire, avant de le transférer à Eumetsat pour exploitation.

    Eumetsat développe tous les systèmes sol indispensables pour fournir les produits et services aux utilisateurs et pour répondre à l'évolution de leurs besoins, approvisionne les services de lancement et exploite l'ensemble du système au bénéfice des utilisateurs.

    Le MSG-3, troisième d'une série de 4 satellites

    MSG-3 est le troisième d'une série de quatre satellites dont l'exploitation a commencé en 2002 avec MSG-1 puis MSG-2. Ces satellites stabilisés par rotation sont équipés de l'imageur visible et infrarougeinfrarouge amélioré non dégyré Seviri, qui en constitue la charge utile principale.

    Seviri focalise ses observations météorologiques sur l'Europe et l'Afrique afin d'améliorer les prévisions locales, notamment en ce qui concerne les oragesorages et tempêtestempêtes dont la formation est rapide. Cet instrument balaie l'atmosphèreatmosphère terrestre et sa surface toutes les 15 minutes dans 12 longueurs d'ondelongueurs d'onde différentes afin de suivre l'évolution des formations nuageuses et de mesurer les températures.

    Le Seviri a une résolutionrésolution d'un kilomètre dans le visible et de trois dans l'infrarouge. Pour compléter sa mission de surveillance météorologique et de collecte de données climatiques, MSG-3 est aussi équipé de deux charges utiles secondaires. Le détecteur du bilan radiatif terrestre global mesurera la quantité d'énergieénergie solaire renvoyée dans l'espace afin de calculer la quantité d'énergie introduite dans le système climatique et de recueillir des éléments d'information sur la circulation atmosphériquecirculation atmosphérique entre face jour et face nuit du globe. Muni d'un répéteurrépéteur de recherche & sauvetage, MSG-3 assurera le relais des signaux de détresse émis par balise.

    Les satellites MSG sont construits à Cannes (France) par une équipe industrielle européenne placée sous la direction de Thales Alenia Space, France. Plus de 50 sous-traitants basés dans 13 pays d'Europe participent à ce programme. L'histoire se poursuivra puisque le lancement de MSG-4, dernier satellite de la série, est programmé pour 2015.