Après une « révision » à quelques millimètres près de la position du centre de la Terre, c’est la taille de notre planète qui vient d’être revisitée par les géodésiens de l’Université de Bonn. Comme ils l’exposent dans Journal of Geodesy, notre planète est plus petite que ce que l’on croyait.

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    Illustrations sur le mouvement de la Terre et la géodésie (Crédit : Institut de géodésie théorique de l'Université de Bonn).

    Illustrations sur le mouvement de la Terre et la géodésie (Crédit : Institut de géodésie théorique de l'Université de Bonn).

    Des premier travaux d'Erathosthène sur la dimension et la forme de la Terre jusqu'à ceux publiés aujourd'hui, nombreuses ont été les études sur les estimations précises des caractéristiques géométriques de notre planète. On se souvient des travaux de Clairaut, MacMac-Laurin sur sa forme mais surtout de ceux de Gauss en géodésie qui ont conduit celui-ci à fonder la géométrie différentielle des surfaces. C'est d'ailleurs ce travail qui inspira un certain élève de Gauss dont le nom allait lui aussi devenir célèbre en géométrie : Riemann.

    Les expéditions en terres lointaines des Maupertuis, La Caille et La Condamine, ou encore les énormes travaux de mesures et de calculs de Méchain et Delambre sont aujourd'hui remplacés par des observations satellitaires et des calculs d'ordinateursordinateurs. Les pionniers de la géodésie seraient sans aucun doute surpris par la sophistication et la puissance des moyens actuels à la disposition des chercheurs allemands et de leurs collègues.

    Qu’on en juge !

    C'est plus de 70 radiotélescopesradiotélescopes répartis sur toute la planète qui ont été mis à contribution à l'aide d'une méthode célèbre, la  VLBI ou "Very Long Baseline Interferometry". La technique ne consiste ni plus ni moins qu'à observer des quasarsquasars distants de plusieurs milliards d'années-lumièreannées-lumière de la Terre et à mesurer des décalages de temps entre la réceptionréception des ondes radios émises par ces derniers. Les différences ainsi obtenues pour chaque station d'observation permettent alors de calculer les distances entre chaque radiotélescope avec une précision de deux millimètres pour mille kilomètres. C'est ce genre de technique que l'on peut utiliser pour suivre l'expansion des fonds océaniques et la dérive des continents et de fait, elle a fourni un taux moyen d'ouverture de l'Atlantique de 18 millimètres par an. Ces mesures sont complétées par celles données par le GPSGPS et par altimétrie laserlaser, toujours par satellite, et au final, elles sont le produit d'une collaboration entre 34 institutions réparties dans 17 pays.

    En retour, une meilleure précision de la localisation d'un point à la surface de la planète devient possible, ainsi qu'une meilleure surveillance de la montée de la surface des océans, qui est estimée à presque 2 millimètres par an actuellement. C'est d'ailleurs l'ordre de grandeurordre de grandeur de la baisse de la taille de la Terre d'après la nouvelle estimation des chercheurs. Une coïncidence amusante mais n'exprimant aucun lien entre les deux mesures.