Cette nuit, la terre a tremblé plusieurs fois entre Argelès-Gazost et Lourdes. Quatre petits séismes ont été ressentis, atteignant des magnitudes comprises entre 3,5 et 4.

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    L'activité sismique récente en Pyrénées atlantiques. Une série de quatre secousses ayant une magnitude 4,0 avec un épicentre situé à quelques kilomètres d'Argelès-Gazost. © BCSF

    L'activité sismique récente en Pyrénées atlantiques. Une série de quatre secousses ayant une magnitude 4,0 avec un épicentre situé à quelques kilomètres d'Argelès-Gazost. © BCSF

    Afrique et péninsule Ibérique poursuivent leur chemin vers le nord et les Pyrénées continuent de grandir. Au sud de Tarbes, vers Lourdes, Bagnères-de-Bigorre et Argelès-Gazost, les habitants n'en doutent sûrement pas : dans la nuit de ce dimanche 14 novembre à lundi, la terre a tremblé quatre fois, entre 23 h 11 et 0 h 19. D'après le Bureau central sismologique français (BCSF), les magnitudesmagnitudes de ces quatre séismes ont atteint 3,7 puis 4,0 et 3,5 pour les deux derniers. L'épicentre était situé à 8 kilomètres au nord-ouest d'Argelès-Gazost.

    D'après les premiers témoignages (rapportés par Tarbes-Info), un bruit très fort a été entendu à Arras-en-Lavedan et jusqu'à Lourdes. Aucun dégât n'a semble-t-il été signalé et aucune équipe de secours n'a dû se déplacer. La secousse a cependant été ressentie sur une large zone. Ce matin, le Centre sismologique euro-méditerranéen (CSEM), qui surveille en permanence les connexions InternetInternet sur son site, témoignant des inquiétudes (donc du ressenti) des habitants, notait un pic très net sur les dernières 24 heures. « Nous sommes capables de repérer un séisme par cette méthode dans la minute qui suit le tremblement de terretremblement de terre, nous explique Rémy Bossu, responsable du CSEM. Avec les sismomètres et le réseau classique, il faut entre 8 et 12 minutes pour diffuser l'information. Cela va être en place très prochainement. »

    Témoigner grâce à l’iPhone

    Pour la France, c'est BCSF qui centralise les données et qui appelle aux témoignages sur son site. On peut même rendre compte très rapidement d'un séisme ou d'un tsunami grâce à Sismocom, une superbe applicationapplication pour iPhoneiPhone, réalisée à l'université de Strasbourg et disponible à l'AppStore depuis très peu de temps. Elle permet de témoigner mais aussi de s'informer.

    Du côté du CSEM, on propose une autre application, Richter, pour les téléphones AndroidAndroid permettant d'envoyer rapidement des photographiesphotographies. Ainsi, cette même nuit, la terre a tremblé en Serbie, avec une magnitude de 5,4, et le CSEM a déjà reçu plus de 60 photographies en très peu de temps. « Les moyens de communications en ligne sur les appareils portables ont un potentiel extraordinaire, estime Rémy Bossu. À long terme, des outils de ce genre permettront à la population de mieux s'organiser face à une catastrophe. »

    La région pyrénéenne connaît une sismicité active depuis longtemps, due aux mouvementsmouvements de la plaque ibérique et de la plaque africaine, mais qui n'ont jamais provoqué de séisme de forte magnitude. Le 18 décembre 2006, un séisme de magnitude 4 a secoué la même région, à proximité de Lourdes, sans faire de dégâts. Le 13 août 1967, cependant, un village des Pyrénées atlantiques, Arette (près d'Oloron-Sainte-Marie), a été en grande partie détruit par un tremblement de terre, qui a tué une personne.

    Plutôt qu'une collision simple (l'Afrique bute sur la péninsule Ibérique, laquelle heurte la France), les données récentes suggèrent un ballet plus complexe, au sein duquel, sur des échelles de temps courtes et dans des zones géographiquement limitées, on remarque même des écartements entre les plaques.