Le samedi 30 avril 2011, 5.000 communes françaises se trouvaient dans une zone à risque sismique. Le lendemain, dimanche 1er mai, elles étaient 21.000. La tectonique des plaques n’y est pour rien : c’est la loi qui a changé, s’alignant sur les normes européennes.

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    Publiée vendredi 30 avril, la nouvelle cartographie de la sismicité en France vient changer la donne en matièrematière de constructionconstruction. Il s'agissait en effet de s'aligner sur les normes parasismiquesparasismiques européennes Eurocode 8. Or, cette réglementation s'appuie sur une évaluation de l'aléa sismique par une certaine méthode d'analyse, dite probabiliste, laquelle diffère de celle utilisée jusqu'à présent en France et qui a servi à élaborer la précédente carte des risques, née en 1991.

    Il est en effet loin d'être évident de déterminer un risque d'événements qui se produisent à la fois irrégulièrement et très rarement à l'échelle historique. La nouvelle méthode prend en compte les temps de retour de séismes, mesurés sous forme d'accélération du sol. La méthode conduit à définir cinq classes de risques, notées de 1 à 5. Elles indiquent à la fois une sismicité (l'activité, mesurée par une accélération au niveau du sol), de négligeable (niveau 1) à forte (niveau 5) et un aléa sismique (le risque de la survenue d'un séisme), de très faible à fort. Le précédent classement conduisait également à 5 catégories, notées 0, Ia, Ib, II et III.

    Seul le neuf est concerné

    Les conséquences sont plus qu'un changement de numérotation car la méthode de calcul fait monter le niveau dans de nombreux cantons d'un à deux paliers. Plus de 20.000 communes se trouvent désormais placées en zones de catégories 2 à 5, soit 60 %, alors qu'elles n'étaient que 5.000 (14 %) à se trouver en situations Ia à III.

    Pour les bâtiments anciens, Eurocode 8 n'impose pas de modification mais les constructions neuves devront s'aligner sur ce classement et obéir à des normes de protections contre les tremblements de terretremblements de terre. C'est un pur hasard si cette révision intervient à un moment où l'on parle beaucoup de risques sismiques, en particulier pour les installations nucléaires après l'accidentaccident de la centrale de Fukushima. Ces modifications réglementaires ne concernent d'ailleurs pas ces installations, soumises à d'autres normes.