Deux longues pattes à l’arrière pour sauter, deux pattes courtes à l’avant pour se battre et une queue pour... marcher. Le kangourou serait donc un animal à cinq pattes, voila ce qu’a découvert une équipe de scientifiques américains, canadiens et australiens au cours d’une étude qui s’est étendue sur près de 13 ans.


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    C'est en faisant marcher des kangourous roux sur un tapis muni de capteurscapteurs que des scientifiques ont pu déterminer que l'animal gardait toujours au sol trois points d'appui. Dans la vidéo suivante, vous pourrez voir que lorsqu'ils marchent, les kangourous se propulsent avec leurs queues en rythme avec leurs pattes avant et arrière.

    Il existe quatre principales espèces de kangourous : le kangourou roux, le kangourou géant, le kangourou gris et le kangourou antilope. © SFU Locomotion Lab, Catharina Vendl

    Afin de déterminer le réel impact de la queue lors de ses déplacements, les chercheurs ont mesuré la force mécanique qu'elle exerce sur le sol. La conclusion est surprenante : la force produite par la queue est supérieure à celle des pattes avant et arrière combinées. Elle est donc une composante majeure de leur locomotion, les pattes avant ne servant réellement que de point d'appui.

    Cette caractéristique n'intervient qu'à basse vitessevitesse. Lorsque le kangourou se déplace rapidement, il utilise principalement ses pattes arrière pour faire des bonds. On mesure sa vitesse moyenne de déplacement aux alentours de 30 km/h, mais il peut atteindre 90 km/h en cas de danger. En utilisant leurs puissantes pattes arrière, ils peuvent bondir jusqu'à 3,5 mètres de hauteur et 13 mètres de long.

    Applications dans le domaine médical

    Au-delà de la recherche sur ce mammifère, cette étude parue dans  Biology Letters permet de mieux comprendre les principes généraux de la locomotion. Lorsque le corps humain se déplace, il est propulsé vers l'avant par les jambes, la vitesse transite d'un membre à l'autre presque parfaitement. Suite à un accidentaccident ou lorsqu'une personne est handicapée, elle peut perdre cette capacité de coordination et la marche devient alors difficile.

    En s'inspirant de leur locomotion, le Docteur Maxwell Donelan chercheur au Department of Biomedical Physiology and Kinesiology de l'université Simon Fraser au Canada a pu fabriquer des prothèsesprothèses et des exosquelettes capables de faire marcher ces gens plus facilement. Une preuve que ces étranges animaux australiens peuvent inspirer des solutions dans des domaines inattendus.