Les spécialistes pensaient que les zébrures de ces équidés aidaient au camouflage ou à déstabiliser les carnivores. Une nouvelle étude rapporte qu'elles seraient thermorégulatrices et permettraient ainsi aux zèbres de mieux supporter les fortes chaleurs de la savane africaine.

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    Les rayures des zèbres ne leur serviraient pas à se prémunir des prédateurs mais plutôt des hautes températures auxquelles ils sont exposés, selon une étude parue dans la revue The Royal Society Publishing.

    Jusqu'à présent, les scientifiques supposaient qu'avec leur robe unique, ces équidés bénéficiaient d'un moyen visuel de défense face aux lionnes ou encore aux moustiques. Pourtant, nombre d'animaux possèdent des prédateurs mais pas de rayures. « Et d'autres sont piqués par des mouches et n'ont pas de rayures non plus », ajoute Brenda Larison, chercheuse à l'Université de Californie, aux États-Unis, et auteure principale de la publication.

    Durant ses travaux de recherche, l'équipe de Brenda Larison a mesuré l'influence de différentes variables environnementales sur les motifs de la robe de zèbres des plaines (Equus quagga) répartis sur seize aires géographiques du centre et du sud de l'Afrique.

    Un mécanisme de refroidissement

    Les scientifiques montrent dans leurs résultats que la définition des bandes noires sur le dosdos des zèbres est étroitement corrélée à la température extérieure et aux précipitations. Elle n'aurait en revanche aucun lien avec la prévalenceprévalence dans leur environnement de félidésfélidés ou d'insectes piqueurs, comme la mouche tsé-tsé.

    Dans cette étude, les robes des zèbres du nord et du sud diffèrent au niveau de l'épaisseur des rayures de leurs pattes arrière (à gauche) et de leur dessin sur le torse (à droite). © Brendan Larison<em> et al.</em>, <em>The Royal Society Publishing</em>

    Dans cette étude, les robes des zèbres du nord et du sud diffèrent au niveau de l'épaisseur des rayures de leurs pattes arrière (à gauche) et de leur dessin sur le torse (à droite). © Brendan Larison et al., The Royal Society Publishing

    Une fonction possible de ces rayures serait de contribuer à la régulation de la température corporelletempérature corporelle qui doit rester constante chez ces mammifères homéothermes. « Les zèbres ont la particularité de devoir brouter de longues heures au soleilsoleil, explique Brenda Larison. Un mécanisme de refroidissement supplémentaire pourrait être très utile dans ces circonstances. »

    Des observations à l'aide d'un thermomètre numériquenumérique à infrarougeinfrarouge en provenance d'autres études révèlent que les zèbres détiennent une température corporelle inférieure à celle d'herbivores de taille similaire paissant dans les mêmes conditions (29,2 °C contre 32,5 °C).

    Le rôle des zébrures serait diffèrent selon leur disposition

    L'hypothèse de Brenda Larison et al. repose sur l'idée que les bandes noires et blanches chauffent différemment au contact des rayons solaires, ce qui provoquerait entre elles un flux d'airair différentiel. Les tourbillons d'air formés engendreraient alors un effet de refroidissement. Ce phénomène serait d'autant plus important que les rayures seraient marquées et sombres. Or, les chercheurs ont aussi constaté une différence significative du motif au sein de l'espèceespèce suivant la chaleurchaleur des localités : les rayures des individus vivant dans le nord de la zone d'étude, soumis à de hautes températures, sont mieux dessinées que celles des individus vivant au sud, une région plus fraîche. Le motif qui sert au système de rafraîchissement serait donc plus prononcé dans les endroits les plus chauds.

    Pour aller plus loin, il est envisagé de placer des capteurs de températurecapteurs de température sur des zèbres sauvages. En plus d'une fonction thermorégulatrice, selon les auteurs, les rayures pourraient aussi conférer à l'espèce d'autres avantages suivant leur disposition corporelle. Ainsi, elles abaisseraient la température au niveau du dos de l'animal et limiteraient les piqûres de moustiques au niveau de ses pattes.