Un évènement majeur semble avoir impacté notre Planète il y a environ un million d’années, lors d’un épisode appelé « transition mi-Pléistocène » : avant cette période, les cycles entre les périodes glaciaires (plus froides) et interglaciaires (plus chaudes) se succédaient tous les 41.000 ans, mais ils se sont par la suite intensifiés, donnant parfois lieu à des périodes glaciaires durant plus de 100.000 ans. Les paléoclimatologues ont longtemps débattu sur l’origine précise de ce changement climatique brutal.


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    S'étendant de 2,58 millions d'années à 11.700 ans avant le présent, le Pléistocène est une époque géologique couvrant la majorité des glaciations récentes connues. Le climat y est caractérisé par des cycles de glaciationglaciation intenses, permettant lors du maximum de glaciation à la glace de recouvrir plus de 30 % de la surface de la Terre : on trouve d'imposants glaciers en Nouvelle-Zélande, ou encore dans les montagnes éthiopiennes ou dans la chaîne de l'Atlas, en Afrique du Nord. Mais ces cycles glaciaires, caractérisés par une période de 41.000 ans il y a plus d'un million d'années, semblent avoir été largement impactés par un phénomène encore méconnu pour donner les cycles plus longs que l'on observe aujourd'hui.

    Les cycles de Milankovitch à l’origine de ces variations ?

    Les scientifiques hésitent depuis longtemps sur l'origine de ce phénomène. La raison la plus probable actuellement retenue réside dans les cycles de Milankovitch, des variations cycliques dans l'orbiteorbite terrestre qui affectent la quantité d'énergieénergie absorbée par la Terre. À l'échelle géologique, c'est en effet le principal moteur naturel quant à l'alternance de périodes chaudes et froides sur plusieurs millions d'années. Pourtant, certains chercheurs affirment que si les cycles de Milankovitch n'ont pas subi d'importants changements il y a un million d'années, un autre phénomène interne était probablement à l'œuvre.

    Le cycle de Milankovitch dépend de trois paramètres : l'excentricité (<em>excentricity</em>), l'obliquité (<em>obliquity</em>) et la précession des équinoxes (<em>precession</em>). © Hannes Grobe, <em>Alfred Wegener Institute for Polar and Marine Research</em> 
    Le cycle de Milankovitch dépend de trois paramètres : l'excentricité (excentricity), l'obliquité (obliquity) et la précession des équinoxes (precession). © Hannes Grobe, Alfred Wegener Institute for Polar and Marine Research 

    Le rôle de l'Atlantique Nord

    Les chercheurs de l'Earth Institute de la ColumbiaColumbia University ont analysé des carottes de sédiments prélevés dans l'Atlantique Nord et dans l'Atlantique Sud, en se penchant plus particulièrement sur les concentrations en isotopeisotope du NéodymeNéodyme, un élément chimiqueélément chimique utilisé comme outil pour l'étude des courants océaniques passés. Ils ont alors constaté qu'un grand système de courant atlantique, l'AMOC (Circulation Méridionale Atlantique), a connu un sévère affaiblissement à une période coïncidant avec la « Transition mi-PléistocènePléistocène » dans la partie nord de l'océan. Les chercheurs de l'étude lient cette modification du courant océanique à la présence plus marquée de glaciersglaciers dans l'hémisphère nordhémisphère nord, créant un refroidissement global plus intense.

    Cette découverte met en lumièrelumière l'origine d'une transition climatique récente encore méconnue, et souligne l'importance de l'Atlantique Nord et des courants océaniques dans les variations climatiques passées et à venir.