Petite révolution dans l’univers de l’énergie nucléaire ? Le Centre d'étude de l'énergie nucléaire de Belgique a fait fonctionner un réacteur nucléaire au plomb nommé Guinevere. Il est piloté par un accélérateur de particules (construit par le CNRS). Si celui-ci s’arrête, le réacteur s’éteint. La sécurité est donc au rendez-vous. Par ailleurs, les déchets produits seraient beaucoup moins polluants. Certains arguments antinucléaires pourraient prendre l’eau…

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    Insertion de la ligne verticale de l'accélérateur Genepi-3C dans le cœur du réacteur de Guinevere. © CNRS

    Insertion de la ligne verticale de l'accélérateur Genepi-3C dans le cœur du réacteur de Guinevere. © CNRS

    Guinevere se compose d'un réacteur entièrement constitué de combustiblecombustible nucléaire et de plomb couplé à un accélérateur de particules Genepi-3C, appelé ADS (Accelerator Driven System). Les réacteurs ADS sont facilement contrôlables et présentent une sûreté accrue. Ils possèdent en effet un cœur dit sous-critique : le réacteur d'un ADS a besoin d'une source externe de neutronsneutrons pour fonctionner, fournie par l'accélérateur de particules. Ainsi, l'arrêt de l'accélérateur stoppe immédiatement le réacteur.

    Par rapport aux installations classiques, des systèmes tels que Guinevere produisent des déchets de radiotoxicité moindre. En effet, les neutrons rapides permettent la fissionfission de certains déchets hautement radioactifs de longue vie.


    Reportage de l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3) sur Guinevere. © CNRS/IN2P3 et Objectif Prod'

    Guinevere est une installation de recherche d'une puissance limitée, mais ce modèle de démonstration est d'une importance capitale pour la mise au point de futurs réacteurs sous-critiquesréacteurs sous-critiques comme Myrrha, qui sera opérationnel en 2023. Ce réacteur contribuera également au développement de solutions novatrices dans le domaine du nucléaire, de la médecine, de l'industrie et des énergies renouvelables.

    L'accélérateur de Guinevere a été construit par le CNRS. Le CEA, pour sa part, a contribué à la conception du cœur et s'est chargé de la fourniture du combustible pour le réacteur.