Selon un rapport de l’ONU, les pays industrialisés ont augmenté leurs émissions de gaz à effet de serre entre 2000 et 2005. De quoi alimenter les discussions des ministres de l’Environnement qui négocieront dans deux semaines la suite du protocole de Kyoto…

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    L a Terre photographiée par l'équipage d'Apollo 17. Crédit : Nasa

    L a Terre photographiée par l'équipage d'Apollo 17. Crédit : Nasa

    « Le total des gaz à effet de serre émis par 40 pays industrialisés a atteint un record en 2005 » : le constat a été énoncé à l'ONU lors de la présentation de la dernière Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiqueschangements climatiques. Alors que les pays industrialisés avaient réduit leurs émissionsémissions de gaz à effet de serre (GES) entre 1990 et 2000, la tendance est repartie à la hausse, avec un accroissement de 2,6 % entre 2000 et 2005. Cette flambée de GES est en partie due à l'embellie économique dans les pays de l'Est.

    On est donc très loin des engagements inscrits dans le protocole de Kyoto, censés amener en 2012 les émissions de GES 5,2 % au-dessous de ce qu'elles étaient en 1990. Pire, les nations ayant signé ce protocole (ratifié en mars 1998) n'ont guère fait mieux que les autres. Certains atteignent même des croissances à deux chiffres : l'Espagne émet 53 % de plus de GES qu'en 1990. Le Portugal affiche +43 % et l'Irlande, +26 %. Hors d'Europe, le Canada a fait grimper ses émissions de 25 % et le Japon de près de 7 % (alors que ce pays s'était fixé un objectif de -6 %).

    Multiplication par 1,8 en Chine

    Aux Etats-Unis et en Australie, qui n'ont pas ratifié Kyoto, on observe des augmentations du même ordre, respectivement 16 et 26 %. La Chine, elle, joue dans une autre catégorie, avec +80 %... Mais comme le soulignait la synthèse du rapport du Giec publiée récemment, les émissions chinoises rapportées au nombre d'habitants restent faibles si on les compare aux chiffres européens ou américains.

    L'Europe, globalement, réduit légèrement ses émissions (-1,5 %), grâce à quelques pays : l'Allemagne (-18,4 %), le Royaume-Uni (-14,8 %) et la France (-1,6 %). Il semble donc assez clair que les objectifs du protocole ont peu de chances d'être atteints en 2012... Justement, la suite à donner à ce protocole sera discutée à Bali, du 3 au 14 décembre prochains.