La Mer des Antilles devient la sixième zone spéciale où les navires ne pourront plus jeter de déchets. Ce degré de protection de la convention Marpol, le plus haut, démontre l’engagement des pays caribéens à préserver leur patrimoine naturel, vulnérable mais riche. La Mer des Antilles assure en effet une grande part des ressources naturelles et économiques de la région.

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    Certains déchets maritimes s’échouent sur les plages, d’autres sédimentent au fond des océans, d’autres encore sont ingérés par les animaux marins et certains, enfin, rejoignent des mers de plastiques... © Doug Lee, Geograph CC by-sa 2.0

    Certains déchets maritimes s’échouent sur les plages, d’autres sédimentent au fond des océans, d’autres encore sont ingérés par les animaux marins et certains, enfin, rejoignent des mers de plastiques... © Doug Lee, Geograph CC by-sa 2.0

    « Bienvenue en zone zéro déchet » pourraient indiquer des bouées. En effet, tout rejet, en particulier d'ordures ménagères, sera bientôt strictement interdit en Mer des Antilles (ou des Caraïbes). Cette mer vient d'être classée zone spéciale selon l'annexe V de la Convention Marpol sur décision de l'Organisation Maritime Internationale (OMI), en accord avec la majorité des pays des Caraïbes.

    La sensibilité de la Mer des Antilles, du fait de ses spécificités océanographiques, de l'interdépendance de ses écosystèmes et du trafic maritime important, a été reconnue dès 1991. C'est pourquoi cette mer a été intégrée à l'annexe V de la Convention Marpol qui réglemente les modalités de rejet de déchets en mer par les navires et interdit tout rejet de plastique.

    A partir du premier mai 2011, son classement en zone spéciale interdira strictement l'ensemble des rejets en mer, à l'exception de la matièrematière organique sous certaines conditions de distance aux côtes ou encore de diamètre des particules.

    « Ne pas jeter dans le patrimoine commun »

    Le but de la Convention Marpol 73/78 est de lutter contre la pollution maritime par les navires, à l'exception des rejets de déchets par immersion réglementés par le Convention de Londres de 1972. Les annexes I et II, obligatoires, interdisent les rejets d'hydrocarbureshydrocarbures et de produits chimiques liquidesliquides.

    Cliquer pour agrandir. Panneau d’instructions portuaire sur la réglementation des rejets de déchets en mer suivant l’annexe V de la Convention Marpol, en zone spéciale et en dehors. On y voit que seuls les déchets organiques sont autorisés, sous conditions, au sein des zones spéciales. © AlMare, Wikimédia CC by-sa 3.0

    Cliquer pour agrandir. Panneau d’instructions portuaire sur la réglementation des rejets de déchets en mer suivant l’annexe V de la Convention Marpol, en zone spéciale et en dehors. On y voit que seuls les déchets organiques sont autorisés, sous conditions, au sein des zones spéciales. © AlMare, Wikimédia CC by-sa 3.0

    Les annexes III, IV et V sont optionnelles et préviennent respectivement les pollutions par substances nocives transportées par colis, conteneurs et citernes, par les eaux uséeseaux usées et par les ordures ménagères. En outre, la notion de zone spéciale institue une protection réglementaire rigoureuse pour parvenir au plus au niveau de protection environnementale.

    La Mer des Antilles devient donc la sixième zone spéciale après la mer Baltique, le Mer du Nord, l'océan Antarctique et plus récemment les « régions » du Golfe et la Mer Méditerranée. La Mer Rouge et la Mer NoireMer Noire suivront. Ce classement a été rendu possible par le développement des structures d'accueil pour ordures ménagères des ports de la région. Les 22 pays riverains membres de la convention (sur 28 pays caribéens) souhaitent en effet protéger ce patrimoine essentiel pour eux.

    Le Comité de protection du milieu marin de l'OMI (CPEM) appelle dès à présent les pays membres de la convention à mettre en conformité leurs installations, ainsi qu'à mettre en vigueur le protocoleprotocole LBS relatif aux déchets d'origine terrestre (Land-Based Sources). De la sorte, les efforts déployés pour lutter contre la pollution maritime de la région caribéenne seront soutenus par un arsenal juridique cohérent qui profitera à la qualité de vie locale, au tourisme et aux écosystèmes.