Grand comme la France, le sanctuaire Kermadec s’étendra au nord de la Nouvelle-Zélande, dans l’océan Pacifique. Il viendra s’ajouter à d’autres zones de protection des océans, qui ont montré leur utilité et permis la protection d'espèces marines.

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    Avec 620.000 km2, l'aire marine protégée annoncée ce mardi par le Premier ministre néozélandais John Key sera l'une des plus grandes du monde. Sa surface est un peu inférieure à celle de la France (675.000 km2) mais plus étendue que la Métropole (551.000 km2). Elle représente 35 % des eaux territoriales du pays, et toute exploitation y sera interdite, que ce soit la pêche professionnelle ou récréative ou encore l'exploitation minière. Située à un millier de kilomètres au nord-nord-est de la Nouvelle-Zélande, cette région de l'océan Pacifique comprend un archipel, les îles Kermadec (du nom du marin breton Jean-Michel Huon de Kermadec, qui les découvrit au XVIIIe siècle alors qu'il cherchait l'expédition de La Pérouse).

    Géologiquement, elle couvre un imposant arc volcanique, qui s'étend jusqu'aux îles Tonga, témoin de l'affrontement de deux plaques, tout comme la longue fosse de Kermadec, qui plonge à plus de 10.000 mètres. Sur ces fonds au relief varié, la biodiversité est grande, bien plus que dans les vastes déserts océaniques du Pacifique central. Plusieurs espèces menacées vivent dans cette région maritime, comme le souligne le WWFWWF : cétacés, requins, tortuestortues et grands poissonspoissons comme le thonthon et le marlinmarlin. On y trouve même des crustacés géants... Les îles elles-mêmes sont un refuge pour plus de six millions d'oiseaux de 39 espèces différentes, rappelle le gouvernement néozélandais dans le document de présentation du sanctuaire Kermadec (cliquer sur ce lien pour visualiser ce document).

     Entre la Nouvelle-Zélande, au sud, et les îles Fidji et Tonga, au nord, une vaste zone, biologiquement et géologiquement riche, sera bientôt exempte de toute activité humaine. © Idé

    Entre la Nouvelle-Zélande, au sud, et les îles Fidji et Tonga, au nord, une vaste zone, biologiquement et géologiquement riche, sera bientôt exempte de toute activité humaine. © Idé

    Des aires pour protéger les espèces marines

    Ce sanctuaire n'est pas le seul dans cet océan. En 2014, les États-Unis ont élargi le Pacific Remote Islands Marine National Monument, autour de Hawaï, jusqu'à 1,2 million de km2 et la Nouvelle-Calédonie a créé une « aire marine protégée » de 1,3 million de km2 autour de son archipel. Plus à l'est, le Royaume-Uni a promis un vaste sanctuaire autour des îles Pitcairn. La Nouvelle-Zélande elle-même a déjà créé 44 aires protégées depuis 1971.

    L'efficacité de cette protection des espèces marines a été démontrée en 2012 par une étude menée dans et autour de l'île Keppel, au large de l'Australie. Les populations de poissons ont grandi à l'intérieur de la réserve mais aussi dans les régions voisines. « L'étude apporte des preuves formelles que les populations de poissons dans les aires ouvertes à la pêche peuvent être reconstituées grâce aux populations des réserves marines » avait conclu Hugo Harrison, chef de l'équipe du centre d'excellence pour les études sur le récif corallienrécif corallien du Conseil de la recherche australien (Arc).