Comment concilier la multiplication des barrages, première énergie renouvelable en France et appelée à croître encore, avec la protection de l'environnement, souvent mise à mal par l'exploitation des cours d'eau ? Après deux ans de négociations, parfois âpres, une convention vient d'être signée par la majorité des acteurs, des élus aux pêcheurs en passant par les fournisseurs d'électricité et les associations.

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    Le ministre d'Etat à l'Ecologie, à l'Energie, au Développement Durable et à la Mer, Jean-Louis Borloo, a signé mercredi 23 juin une convention d'engagements pour le développement d'une hydroélectricité durable en cohérence avec la restauration des milieux aquatiques. Le document a été conclu avec les élus locaux, les producteurs d'hydroélectricité, les pêcheurs et les associations de protection de l'environnement.

    La convention matérialise les engagements pris par les différents acteurs du Grenelle de l'Environnement autour de la nécessité de développer une hydroélectricité dite à haute qualité environnementalehaute qualité environnementale. Elle est le fruit d'une concertation entre les producteurs de ce mode d'énergie renouvelable, les ONG de protection des milieux aquatiques et les usagers que sont les pêcheurs. Rappelons que l'hydroélectricité est une énergie électrique obtenue par conversion de l'énergie hydraulique produite par les différents flux d'eau.

    Energies renouvelables : une part prévue de 23% en 2020

    Désormais signé, le document crée un socle commun pour aider à concilier au mieux les ambitions, parfois contradictoires, fixées par le Gouvernement en matièrematière écologique. Ce dernier souhaite qu'à l'horizon 2020 les énergies renouvelables, dont l'hydroélectricité, représentent 23% de la production nationale mais aussi que les massesmasses d'eau soient à 66% en bon état écologique en 2015. Il a également instauré une réglementation afin de favoriser la circulation des espèces animales et végétales aquatiques.

    Pour tenter de résoudre l'équationéquation, la convention prévoit, entre autres, la mise en place d'un plan d'effacement des ouvrages hydrauliques en déshérence et le renforcement de la recherche relative à la connaissance des espèces et aux impacts de ces ouvrages sur la qualité de l'eau et de son milieu. Elle annonce également un effort de mise aux normes des installations existantes.

    Un comité de suivi sera constitué en septembre prochain afin de coordonner l'action des différents acteurs et de développer une culture commune.

    Précisons toutefois qu'après avoir participé aux discussions, la Fédération Nationale de la PêchePêche en France et de la protection des milieux aquatiques a refusé de signer cette convention, pour qui "cette convention contrarie résolument le plan de continuité écologique, la trame bleuetrame bleue et l'objectif de 66% de masse d'eau en bon état".