Revoilà les gaz de schiste. Le rapport d'une mission interministérielle offre un nouvel espoir pour les compagnies pétrolières, préconisant l'exploration des roches souterraines, particulièrement dans le Bassin parisien, à des fins scientifiques. Et bientôt commerciales ?

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    Aux États-Unis, la ville de Fort Worth possède plus de 2.000 puits de forage. © David R. Triddle, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Aux États-Unis, la ville de Fort Worth possède plus de 2.000 puits de forage. © David R. Triddle, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Les gaz de schiste n'ont pas fini de faire parler d'eux. Alors que l'on pensait le problème acté par le gouvernement français depuis le 13 juillet 2011 et la loi interdisant la fracturation hydraulique, voici que le sujet refait surface avec la publication d'un rapport d'une mission interministérielle. En cette période de flambée des prix de pétrole et alors que le nucléaire ne fait pas l'unanimité, les regards se tournent vers les solutions énergétiques alternatives, renouvelables mais aussi fossiles. Après tout, clament les compagnies pétrolières, si l'Hexagone est un gigantesque puits à huile et gaz de schiste (plus justement appelés hydrocarbureshydrocarbures de roche-mère), ce serait une erreur de ne pas en profiter...

    Les compagnies pétrolières tiendraient-elles leur revanche après avoir annoncé, à trois exceptions près, qu'elles renonçaient à employer la technique de la fracturation hydrauliquefracturation hydraulique ? Peut-être bien. En tout cas, la mission préconise une investigation des ressources, plus particulièrement dans le Bassin parisien où sont enfermées de grandes quantités d'huiles de schiste. Les nombreux forages en place ont déjà apporté de précieuses informations.


    La fracturation hydraulique est la seule technique connue pour extraire les gaz non conventionnels comme les gaz de schiste. Elle a été interdite en France en juillet 2011, mais pour combien de temps ? © ide.fr

    Gaz et huiles de schiste : la revanche des compagnies pétrolières ?

    Elle a également établi un calendrier dans le but de déterminer précisément les conditions des expérimentations de fracturation hydraulique, ainsi que la date du vote de la loi qui les encadrera. Le parlement l'étudiera au second semestre 2013.

    Les ONG antigaz de schiste dénoncent un virement de bord du gouvernement qui, après avoir affiché sa fermeté face aux compagnies pétrolières, semble inverser le cap en autorisant l'exploration du sous-sol à des fins scientifiques et ce en dépit des risques écologiques avérés. Plusieurs membres d'ONG ont à ce sujet signé une virulente tribune dans Le Monde.

    Une loi encadrant les fracturations expérimentales en 2013

    Néanmoins, la mission préconise de récolter un maximum de données afin de connaître les possibilités d'une exploitation propre. En observant les techniques des autres pays, comme les États-Unis, qui utilisent la fracturation hydraulique, et en poursuivant les recherches académiques, la commission nationale d'évaluation des techniques d'exploration et exploitation des gaz et huiles de schiste, créée à cet effet, entend trouver des pistes d'amélioration de la technique afin notamment qu'elle devienne plus propre. 

    À l'issue de ces observations, elle émettra son avis sur l'avenir de la fracturation hydraulique. Rendez-vous fin 2012 pour connaître les résultats de ces observations et fin 2013 pour découvrir la loi qui encadrera les fracturations expérimentales.