L'Antarctique est touché par une forte pollution de plastique. C'est ce que révèle l'analyse des échantillons d'eau collectés par l'équipage de la goélette Tara, partie en septembre 2009 pour une expédition de près de trois ans, visant à étudier le plancton.

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    La goélette Tara a collecté des échantillons d'eau près de l'Antarctique, qui montrent une forte pollution par le plastique. © L. Colchide/Tara expéditions, DR

    La goélette Tara a collecté des échantillons d'eau près de l'Antarctique, qui montrent une forte pollution par le plastique. © L. Colchide/Tara expéditions, DR

    Le plastiqueplastique n'est pas si fantastique que ça ! En 2009, lorsque la goélette Tara quitte Lorient pour un périple de trois ans, l'objectif principal n'est pas de mettre en évidence la pollution à large échelle par le plastique. Pourtant, plus de huit mois après son passage sur la péninsule de l'Antarctique, les chercheurs viennent de publier un communiqué inquiétant : les eaux du pôle Sud sont infestées de débris plastiques.

    Le 5 septembre 2009, l'équipage de la goélette Tara quitte la Bretagne. Son objectif est de parcourir les mers afin d'étudier le plancton, son interaction avec son environnement et plus particulièrement son rôle sur la séquestration du carbone, un processus qui permet de freiner le réchauffement climatique : le plancton capte le dioxyde de carbonedioxyde de carbone et le piège au fond de l'océan lorsqu'il meurt.

    Parcours de la goélette <em>Tara </em>depuis son départ de Lorient le 5 septembre 2009. © Tara expéditions, adaptation Futura-Sciences

    Parcours de la goélette Tara depuis son départ de Lorient le 5 septembre 2009. © Tara expéditions, adaptation Futura-Sciences

    La première semaine de l'année 2011, Tara a la péninsule de l'Antarctique en ligne de mire. Là-bas, elle collecte des échantillons d'eau afin d'en analyser le contenu. La récolte des échantillons a été réalisée à l'aide d'un appareil élaboré par la Fondation Alaglita pour la recherche marine. Cet appareil, le Manta trawl (qui peut être traduit pas raie-chalutier), permet de collecter l'eau de surface et de piéger des particules d'environ 0,3 millimètre.

    Jusqu'à 43.000 particules de plastique par km²

    Et les résultats sont stupéfiants ! Dans l'Antarctique, le nombre de particules plastiques varie entre 956 et 42.826 par kilomètre carré selon la Fondation Alaglita qui a effectué les analyses sur ces échantillons. Ce qui veut dire que l'ensemble de la planète est probablement contaminé par cette pollution.

    Quel est l'impact du plastique ? Il est particulièrement néfaste pour la plupart des espècesespèces marines puisqu'il peut entrer très tôt dans la chaîne alimentairechaîne alimentaire. Le plancton, par exemple, qui est un des premiers maillons de la chaîne, peut ingérer ces petites particules, et les toxinestoxines sont ensuite présentes dans l'ensemble de la chaîne alimentaire, jusque dans nos assiettes.


    Campagne de communication Ecoocean contre le sac plastique. © Ecoocean, YouTube 

    En mai 2011, les travaux de Chris Jordan avaient montré que les gros déchets plastiques étaient souvent ingérés par les oiseaux, comme l'albatros. En 2010, l'ONG Ecoocean avait d'ailleurs tenté de sensibiliser les gens au problème de la pollution plastique, montrant que les plus gros animaux se retrouvaient piégés dans des sacs plastiques.

    À Hawaï depuis hier, Tara va poursuivre son tour du monde censé s'achever le 31 mars 2012 et continuera à collecter des échantillons d'eau à la recherche de plastique.