Quand l'environnement est varié, les papillons se portent mieux. C'est ce que démontre une équipe de chercheurs britanniques. Moralité : les paysages devraient être inclus dans les programmes de conservation et il ne serait pas inutile d'en créer.

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    Les populations d’argus brun (Aricia agestis) sont plus stables dans des paysages diversifiés. © Centre for Ecology & Hydrology

    Les populations d’argus brun (Aricia agestis) sont plus stables dans des paysages diversifiés. © Centre for Ecology & Hydrology

    Un paysage et un relief diversifiés augmentent la stabilité des populations de papillons. Or, cette stabilité est un élément important de la conservation des espèces car elle est synonyme de résiliencerésilience vis-à-vis des variations de l'environnement.

    Autrement dit, comme l'explique Tom Oliver du Centre for Ecology & Hydrology et auteur principal de l'étude, la diversité des habitats créés par le paysage permet aux papillons de mieux surmonter des événements climatiques extrêmes comme des vagues de froids, des sécheresses ou des tempêtes. « Les populations risquent moins de disparaître » conclut-il.

    Inversement, le suivi des populations de papillons peut être un indicateur de la richesse paysagère et de son évolution. Les chercheurs du Centre for Ecology & Hydrology et de Butterfly Conservation sont arrivés à ce constat en croisant les données satellitaires d'occupation du sol (bocage, forêt, culture) issues de Land Cover Map 2000, avec les données naturalistes de suivi de 35 espèces de papillons au Royaume-Uni.

    Voici une carte d’occupation des sols issue de <em>Land Cover Map 2000</em>. A chaque parcelle de couleur peuvent être associés un type de couvert végétal, un paysage et une activité agricole. La zone d’inventaire des papillons est en noire. Les cercles rouges montrent les échelles d’analyse du paysage dans un rayon de 5 kilomètres. © <em>Centre for Ecology &amp; Hydrology</em>

    Voici une carte d’occupation des sols issue de Land Cover Map 2000. A chaque parcelle de couleur peuvent être associés un type de couvert végétal, un paysage et une activité agricole. La zone d’inventaire des papillons est en noire. Les cercles rouges montrent les échelles d’analyse du paysage dans un rayon de 5 kilomètres. © Centre for Ecology & Hydrology

    Le paysage, un élément de l’aménagement du territoire et de la conservation

    Dans un rayon de 5 kilomètres, la diversité des habitats, mais aussi de la topographie (orientations des pentes), est favorable à la stabilité des populations de lépidoptèreslépidoptères (papillons). Ce résultat plaide pour la prise en compte du paysage environnant dans les stratégies de conservation de la biodiversité.

    Plus encore, cette étude incite à développer une véritable écologieécologie du paysage pour créer et gérer un environnement paysager favorable à la conservation des espèces. Selon David Roy, du Centre for Ecology & Hydrology et co-auteur de l'étude, « avec un changement climatiquechangement climatique rapide, nous avons besoin que nos paysages puissent supporter la biodiversitébiodiversité autant que fournir d'autres services écologiques comme la production de nourriture et d'eau propre ».

    « L'utilisation de données satellitaires sur l'occupation du sol pour créer des paysages pourrait nous aider à obtenir le meilleur compromis » ajoute-t-il.