Durant la COP 21, négociateurs, journalistes et « facilitateurs » se retrouvent pour discuter dans un curieux zoo en plastique. Ce lieu de rendez-vous très fréquenté au Bourget est en effet peuplé de sculptures en PMMA (polymétachrylate de méthyle). Connaissez-vous cette matière, aussi appelée Altuglas ?

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    En France, selon différentes sources, environ 20 % des matières plastique sont recyclées. On pourrait faire beaucoup mieux, sans doute, mais les polymèrespolymères ne sont pas si faciles à réutiliser. L'un d'entre eux, cependant, s'y prête particulièrement bien : c'est le PMMA, pour polyméthacrylate de méthylepolyméthacrylate de méthyle, ou verre acrylique, plus connu sous ses noms commerciaux : Plexiglas® et, aujourd'hui, Altuglas®.

    Ses propriétés sont connues : c'est une matièrematière très transparente (3 mm d'épaisseur laissent passer 92 % de la lumièrelumière visible), qui peut donc remplacer le verre, et qui arrête les ultravioletsultraviolets. Plutôt costaud, il devient hublot pour bateau ou pour avion, feufeu arrière de voiturevoiture ou enseigne lumineuse. Le hublot du bathyscaphe Trieste et le neznez transparenttransparent du bombardier B17 étaient en PMMA, tout comme l'est la « vitrevitre » du bassin de 10 m de profondeur de l'aquarium de la baie de Monterey, en Californie (épaisse de 33 cm, tout de même).

    Ces animaux en plastique sont recyclables... © Capa, Arkema

    Ces animaux en plastique sont recyclables... © Capa, Arkema

    Des animaux… réutilisables

    Le PMMA est un polymère « thermoplastiquethermoplastique », c'est-à-dire une matière qui peut être reformée une fois chauffée. L'industrie le produit par exemple en plaques, par coulage ou par extrusionextrusion et il est facilement coloré. Son recyclage peut se faire de deux manières. L'Altuglas® peut être simplement fondu pour être ensuite reformé en autre chose. Par un procédé chimique, il est possible de décomposer les macromoléculesmacromolécules pour obtenir les monomèresmonomères, c'est-à-dire le méthacrylate de méthyle.

    C'est pour cette raison que l'artiste Gad Weil, spécialiste de créations pour des évènements publics (la moisson de blé sur les Champs-Elysées, à Paris, en 1990, c'est lui), s'est lancé dans la réalisation de ce zoo de silhouettes animales pour la COP 21. Planes, transparentes et colorées, ces 140 sculptures bidimensionnelles sont faites de deux plaques tenues par des entretoises ; leurs nuances reproduisent les sept couleurscouleurs de l'arc-en-ciel.

    Ce bestiaire a d'abord navigué sur la Seine avant d'arriver au Bourget. Le symbole est celui de l'arche de Noé : la nature doit être présente au milieu même des négociations sur le climat. C'est d'ailleurs concrètement ce qu'il se passe : le lieu est devenu un grand classique pour les rendez-vous, les rencontres et les interviews... Les visiteurs, eux, peuvent laisser des messages aux négociateurs de cette COP 21 et des discussions seront ensuite engrangées sur un site Web. Bien sûr, les quinze tonnes de polymère devraient être recyclées un jour en quelque chose d'autre.