Et de quatre ! L’Union européenne vient de voter des restrictions d’usage à l’encontre du fipronil, le quatrième insecticide épinglé en 2013 par l’Efsa. La raison est encore la même : ce produit interdit en France depuis 2005 fait courir, dans certaines conditions, des risques aux abeilles. Les nouvelles mesures devraient entrer en vigueur le 31 décembre 2013.

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    En mai dernier, l'Autorité européenne de sécurité des alimentsAutorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a épinglé un nouvel insecticide dans l'un de ses rapports : le fipronil. Commercialisé sous le nom de Regent par le groupe BASF, ce produit ferait peser un « risque aigu sévère » sur les abeilles lorsqu'il est employé dans le traitement des semences de maïs. Aucune conclusion n'a été tirée pour d'autres cultures, tout simplement car de nombreuses informations restent manquantes, ce qui discrédite quelque peu la pertinence des tests réglementaires d'évaluation des risques.

    Ce 16 juillet 2013, l'Union européenne s'est prononcée sur la suite à donner à ce rapport. Résultat : le fipronil ne pourra plus être utilisé à l'airair libre, notamment dans le cadre du traitement des semences de maïsmaïs et de tournesoltournesol, dès le 31 décembre 2013, et pour deux ans. En revanche, l'utilisation de ce pesticide reste autorisée en serre, hormis pour les cultures de poireaux, oignons et brassicacées (choux, navets, etc.). La décision doit encore être entérinée par la Commission européenne, mais ce ne devrait être qu'une formalité, puisque 23 États ont approuvé la mesure.

    Il n'y aura pas de conséquence en France, le fipronil y étant interdit depuis 2005. Actuellement, seuls six pays l'utilisent encore pour le maïs : la Bulgarie, l'Espagne (le plus important consommateur), la Hongrie, la République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie. Notons que la Belgique et les Pays-Bas y ont recours dans d'autres cultures. En quelques mois, ce sont ainsi quatre pesticides qui ont vu leurs usages fortement restreints, les trois autres étant des néonicotinoïdes (thiaméthoxame, clothianidine et imidaclopride). Reste à voir si ces décisions auront un impact sur les populations d’abeilles, car d'autres facteurs participent également à leur déclin.