L'IFEN (Institut Français de l'Environnement) a publié dans son numéro 71 des données de l'environnement les résultats d'une enquête réalisée auprès de 5 000 communes de décembre 1999 à avril 2000, avec le Service central des enquêtes et études statistiques du ministère de l'Agriculture et de la Pêche (Scees), en partenariat avec les Agences de l'eau.

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    Cette enquête a pour objectif d'étudier les services publics de l'eau et les liaisons entre les prix pratiqués, l'existence et la qualité des services rendus, l'organisation et la gestion des services, ainsi que les équipements nécessaires à leu bon fonctionnement.

    Les résultats portent notamment sur le réseau qui est long de 800 000 kilomètres, et qui a distribué, en 1998, 5,6 milliards de m3 d'eau potable pour 4 milliards facturés. Ce qui voudrait dire qu'il y aurait 28% de fuites ? En effet, la différence entre les volumesvolumes mis en distribution et les volumes facturés est de 1,6 milliard de m3, soit 28%. De surcroît, on admet souvent une sous-estimation des pertes, estimées par les collectivités à plus d'un milliard de m3, mais cet écart provient également des quantités consommées sans comptage et non facturées comme celles utilisées pour la lutte contre les incendies ou les eaux de lavage du domaine public. Cet écart (indice linéaire de pertes) est en moyenne de 5,1 m3 par jour et par kilomètre de conduite hors branchements. Il diminue jusqu'à 2,7m3 dans les communes de moins de 2 000 habitants et va jusqu'à 18m3 pour les villes de plus de 50 000 habitants, où les branchements sont beaucoup plus nombreux. Le rendement des réseaux est cependant meilleur en ville où 80% des quantités distribuées sont facturées alors qu'en milieu rural, à habitat dispersé, le rendement est de 50%.

    Or, au rythme actuel, il faudrait un siècle pour rénoverrénover le réseau ! D'après l'enquête, 41% des communes ont renouvelé une partie de leur réseau en 1998 (en moyenne 1,1%). Rapporté à l'ensemble des collectivités, le ratio (longueur des conduites remises en place divisée par la longueur du réseau existant) est de 0,6%, un chiffre insuffisant pour certains ouvrages. On est ainsi sur une duréedurée de renouvellement proche du siècle...