La banquise arctique a atteint sa surface minimale de l’année le 13 septembre 2013. Loin du record de fonte de l’année dernière, la régression estivale est néanmoins classée dans le top 10 des fontes de la banquise.

au sommaire


    Il ne s'inscrit pas comme le record absolu mais tout de même, le retrait estival de la banquise arctique cette année est le sixième plus important jamais enregistré par les satellites. En 2013, la banquise a perdu 5,1 millions de km2. C'est 1,12 million de km2 de plus que la fontefonte moyenne, calculée entre 1981 et 2010. D'après le National Snow and Ice Data CenterData Center (NSIDC), le minimum d'extension de la glace de mer de 2013 aurait été atteint le 13 septembre.

    Un an plus tôt, la banquise atteignait son record absolu de fonte. Le 16 septembre 2012, en effet, la glace de mer s'étendait sur 3,41 millions de km2, soit la moitié de la superficie estivale moyenne de 1981 à 2010. Cette année, à son minimum, elle recouvre 1,69 million de km2 de plus. À en croire les chercheurs du Goddard Space Flight CenterGoddard Space Flight Center, il n'est pas surprenant que la fonte de l'Arctique soit moins importante cette année, en réponse à la fonte exceptionnelle de 2012. Il est rare d'observer sur deux années consécutives le même minimum de glace.

    La banquise arctique au nord de l'Alaska, captée par l'instrument Modis sur le satellite Aqua de la Nasa le 13 septembre 2013. On peut observer un front de nuages dans le coin inférieur gauche, et les zones sombres indiquent les régions d'eau libre entre les formations de glace de mer. © <em>Nasa Worldview</em>

    La banquise arctique au nord de l'Alaska, captée par l'instrument Modis sur le satellite Aqua de la Nasa le 13 septembre 2013. On peut observer un front de nuages dans le coin inférieur gauche, et les zones sombres indiquent les régions d'eau libre entre les formations de glace de mer. © Nasa Worldview

    La météo est en partie responsable de cette différence entre 2012 et 2013. Cette année, la température de l'airair a oscillé entre 1,8 °C et 2,5 °C en dessous de la moyenne. Ces conditions froides sont attribuables aux tempêtes qui ont eu lieu cet été. En conditions cycloniques, les vents de surface ont favorisé l'extension de la glace. Ce cas de figure est totalement différent de l'année passée. En août 2012, une puissante tempête avait traversé l'océan Arctique, provoquant des ravages sur la fonte de la banquise. Cela s'explique par la persistance des conditions anticycloniques qui ont régné durant l'été 2012.

    Une banquise arctique de plus en plus fine

    Si la fonte de la glace de mer arctique en 2013 est moins importante que l'année dernière, elle s'inscrit néanmoins dans une série de fontes sur le long terme. Depuis les années 1970, la banquise perd 12 % de sa surface totale chaque décennie. Le déclin de la banquise s'est accéléré depuis 2007, et l'été 2013 ne fait qu'appuyer cette observation. À ce rythme, il est tout à fait probable qu'il n'y ait plus de banquise à la belle saison d'ici la fin du siècle.

    Une telle accélération de la fonte s'explique par le fait que la banquise s'affine d'année en année. Aujourd'hui, elle est de moitié plus mince qu'il y a quelques décennies. En 1981, son épaisseur moyenne était de 3,8 m, tandis qu'elle atteint tout juste 1,9 m actuellement. Dans son cycle moyen, dès le printemps, la banquise commence à fondre pour atteindre son minimum d'extension en septembre. Néanmoins, il reste toujours de la glace résiduelle, à partir de laquelle se reforme la banquise hivernale. Somme toute, presque tout l'océan Arctique était couvert d'une glace pluriannuelle.

    Aujourd'hui, il ne reste presque plus que de la glace saisonnière, plus mince et donc plus fragile. Le caractère de la glace est complètement différent. Elle est mince, se divise et peut fondre plus facilement. Cette année, la banquise s'est un peu moins retirée en raison de la température, mais l'amincissement de la glace a fait que la fonte estivale a quand même été importante. Si ces mêmes conditions météométéo avaient prévalu 30 ans plus tôt, la banquise aurait très probablement eu une étendue supérieure à la moyenne.