Le réchauffement en 20 questions : c’est le thème d’un rapport rédigé par les académies des sciences des États-Unis et du Royaume-Uni. Disponible en ligne (en anglais seulement), il n’apporte pas de révélations mais résume les connaissances actuelles avec pédagogie. Lors de la conférence de presse de présentation, ses rédacteurs ont parlé de la « pause » des dix dernières années : elle sera brève, ont-ils expliqué.

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    Climate Change: Evidence & Causes, soit Réchauffement climatique : preuves et causes : c'est le nom d'un livret de 36 pages publié conjointement par la National Academy of Sciences (NASNAS, États-Unis) et la Royal Society (Royaume-Uni). L'ouvrage est disponible sur InternetInternet (voir le lien précédent) au format PDF ou, directement et question par question, sur le site de la NAS.

    Le texte s'appuie sur les travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climatGroupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) dont le dernier rapport a été remis en septembre 2013. Il n'apporte donc rien de neuf mais, en 20 questions-réponses, il fait le tour du problème et aborde l'essentiel des sujets liés au changement climatique. Surtout, avec des explications claires et des schémas concrets, ce livret apporte des réponses simples à des questions récurrentes.

    Aujourd'hui, il ne fait plus guère de doute que les activités humaines sont à l'origine du changement climatique. © Rémy Decourt

    Aujourd'hui, il ne fait plus guère de doute que les activités humaines sont à l'origine du changement climatique. © Rémy Decourt

    Des causes essentiellement humaines au réchauffement climatique

    Sur la question de l'augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre, on apprend qu'elle est de 0,8 °C depuis 1900, la plus forte part de cette hausse se situant entre le milieu des années 1970 et aujourd'hui. Les 30 années entre 1983 et 2012 ont été les plus chaudes en 800 ans.

    Sur la question de l'effet de serre qui contribue à réchauffer la planète, il ne fait plus guère de doute que les activités humaines participent à l'augmentation dans l'atmosphère des taux des fameux gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone (CO2). En cause, l'utilisation de combustiblescombustibles fossilesfossiles. Les concentrations de CO2 ont augmenté de 40 % entre 1880 et 2012, atteignant un niveau jamais atteint depuis au moins 800.000 ans.

    Le rapport que viennent de publier les académies des sciences des États-Unis et du Royaume-Uni, avec 20 questions sur le changement du climat. © <em>National Academy of Sciences</em>, <em>The Royal Society</em>

    Le rapport que viennent de publier les académies des sciences des États-Unis et du Royaume-Uni, avec 20 questions sur le changement du climat. © National Academy of Sciences, The Royal Society

    L'une des questions concerne la faiblesse de la hausse durant la période 2002-2012, présentée comme une pause dans le réchauffement climatique, et qui n'a pas manqué d'être abordée durant la conférence de presse de présentation de ce livret. Ses causes semblent un peu mieux comprises. Interviennent une faible activité solaire durant cette période, l'influence de l'océan avec une dominance de conditions La Niña et également les effets du volcanisme. Sont également abordés d'autres sujets débattus concernant les conséquences futures de ce changement climatique, notamment les liens avec de nombreux phénomènes météorologiques extrêmes qui montent en fréquence et en intensité (sécheressessécheresses, inondationsinondations, ouragansouragans, cyclonescyclones, etc.).

    Enfin, on peut être surpris par la réponse à la question 20 : « Si l'on arrêtait aujourd'hui toute émissionémission de CO2, reviendrait-on au climat d'il y a 200 ans ? » La réponse est non. Si l'humanité cessait de produire le moindre gaz à effet de serre, il faudrait des milliers d'années pour que les concentrations de CO2 dans l'atmosphère terrestre retrouvent leur niveau d'avant l'ère industrielle. Les températures de surface resteront au-dessus de la moyenne pendant au moins 1.000 ans, et le niveau des mers continuera à monter inexorablement. Autrement dit, à l'échelle de plusieurs vies humaines, le changement climatique tel qu'il est amorcé aujourd'hui est irréversible.