Avec le réchauffement climatique, les scientifiques pensaient que les plantes avaient tendance à grimper en altitude à la recherche de fraîcheur. Selon une nouvelle étude, il n’en est rien. Les plantes seraient même en train de redescendre, grâce à l’augmentation de l’humidité qui leur permet de résister à la chaleur.

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    Le réchauffement climatique est sur toutes les lèvres et provoque une certaine culpabilité des États qui se réunissent régulièrement pour discuter et trouver des solutions, comme dernièrement à Cancùn. Si le débat est parfois relancé quant à la réalité du réchauffement général, il aurait pourtant, aux yeuxyeux des scientifiques, des conséquences réelles sur les catastrophes naturelles liées au climat, mais aussi sur la biologie de notre planète.

    Il avait notamment été établi que le bouleversement des climats provoquait une réorganisation géographique des espèces biologiques. En effet, une espèce animale aussi bien que végétale possède des caractéristiques qui lui sont propres et qui lui confèrent une adaptation à un milieu donné. Un ours polaire préfèrera le froid de la banquise, alors que certaines grenouilles apprécieront plus le climat chaud et humide des régions équatoriales. De même, un cactus se sentira très bien dans un milieu chaud et sec, alors que les conifères de la taïga prospèreront sous un hiver rigoureux.

    Il est donc logiquement attendu que l'aire de répartitionaire de répartition des espèces, autrement dit leur région de prédilection, soit obligatoirement remaniée pour permettre à ces espèces de continuer à vivre dans un milieu qui leur corresponde. En 2008, un article paru dans la revue Science avait d'ailleurs validé cette hypothèse en montrant, sur la base de l'étude de l'évolution de 171 espèces végétales forestières sur un siècle, que les plantes avaient tendance à grimper en altitude, à raison de presque 30 mètres par décennie. Elles seraient probablement à la recherche de la fraîcheur des hauteurs.

    La collecte des plantes a commencé il y a bien longtemps... © Marian Koshland Library, UC Berkeley

    La collecte des plantes a commencé il y a bien longtemps... © Marian Koshland Library, UC Berkeley

    Moins 80 mètres en 80 ans

    Cette fois, une nouvelle étude également parue dans Science et menée par des chercheurs de l'Université de Californie à Davis, ont pour leur part montré... exactement l'inverse. Ayant suivi le devenir de 64 espèces végétales retrouvées en Californie, depuis 1930 jusqu'à nos jours, les scientifiques en arrivent en effet à la conclusion que l'altitude optimale des plantes a diminué de 80 mètres en moyenne.

    Les auteurs concluent eux-mêmes que leurs résultats vont à l'encontre de ceux qui étaient attendus compte-tenu du réchauffement climatiqueréchauffement climatique observé au XXe siècle. Par contre, ils sont très facilement explicables par un autre phénomène associé, mais qui n'avait pas été pris en compte auparavant. « Alors que le climat s'est significativement réchauffé au cours de cette période, il y a aussi eu davantage de précipitationsprécipitations. Ces conditions d'humidité supérieures ont permis aux plantes de vivre dans des régions plus chaudes que celles où elles en étaient capables précédemment » explique Jonathan Greenberg, l'un des auteurs de l'article.

    Un climat de plus en plus humide

    La température n'est donc plus le seul facteur à prendre en compte pour modéliser ce que sera notre planète dans le futur. L'humidité, mais aussi d'autres paramètres sont donc probablement au moins aussi importants.

    C'est même particulièrement vrai dans les régions situées à des latitudeslatitudes supérieures à 45°, où les précipitations se sont intensifiées au cours du siècle dernier, une intensification qui risque fort de se perpétuer au XXIe siècle si l'on en croit les modélisationsmodélisations du climat à venir.