Les préoccupations internationales croissantes au sujet du réchauffement climatique semblent enfin déclencher une réelle prise de conscience de la part des chefs de gouvernement des 200 pays réunis la semaine dernière à Montréal, qui ont décidé d'accélérer de 10 ans les mesures d'élimination des substances nocives pour la couche d'ozone.

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    HCFC

    HCFC

    A l'issue des négociations, l'Union européenne et 190 autres pays ont signé un accord qui les engage à proscrire définitivement l'usage des hydrochlorofluorocarbones (HCFCHCFC), un gazgaz bon marché utilisé notamment dans la réfrigération, nocif pour la couche d'ozone mais tout aussi impliqué dans le réchauffement climatique par son important effet de serre.

    John Baird, ministre canadien de l'Environnement, s'est félicité de cette décision et n'hésite pas à parler d'« action historique pour l'environnement ». Achim Steiner, directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnementProgramme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), y voit un « signal vital » avant la conférence mondiale organisée à Bali (Indonésie) du 3 au 14 décembre prochains, de laquelle devrait se dégager un nouvel accord destiné à succéder au protocole de Kyoto.

    Un protocole amélioré

    Le protocole de Montréal, adopté en 1987 par les Nations-Unies dans un but de protection de la couche d'ozone, prévoyait initialement que les pays industrialisés devraient parvenir à une élimination totale des HCFC pour 2030, cette échéance étant reportée à 2040 pour les pays en voie de développement. Mais les scientifiques ont mis au point de nouvelles options susceptibles d'aboutir à un arrêt complet de cette production dix ans plus tôt que prévu.

    Ce nouvel échéancier, qui prévoit une réduction de l'émissionémission mondiale des gaz à effet de serregaz à effet de serre de 3,5 % par année, devrait permettre de soulager l'atmosphèreatmosphère de notre planète de quelque 18 à 25 milliards de tonnes de dioxyde de carbonedioxyde de carbone. Par comparaison, le protocole de Kyoto prévoyait une réduction de seulement 5 % d'ici 2012. Cependant, le Comité d'évaluation technologique et économique du Protocole de Montréal estime que ce chiffre déjà impressionnant pourrait être porté à une économie de 38 milliards de tonnes si l'effort consenti était accompagné d'une récupération et d'une destruction efficace des vieux équipements et des moussesmousses isolantes, ainsi que d'un plan d'amélioration du rendement énergétique.

    Lundi dernier, un sommet inédit d'une seule journée sur le réchauffement climatique, également instigué par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à New York, s'est terminé sur une note d'espoir. « J'ai entendu un appel clair des dirigeants du monde pour un progrès décisif lors de la conférence de Bali », a-t-il déclaré. Ce sommet a été suivi par plus de 150 pays, dont 80 étaient représentés par leur chef d'état ou leur premier ministre, mais en l'absence très remarquée des Etats-Unis. Condoleeza Rice a cependant fait savoir qu'elle compte recevoir par la suite les 16 plus gros pollueurs de la planète (elle se recevra donc elle-même...) en fin de semaine à Washington afin de déterminer de nouvelles voies technologiques conduisant à une réduction rapide et indolore des émissions polluantes.