En 2020, la température globale de la Terre sera supérieure de 2,4°C à celle de l’ère pré-industrielle. Ce qui mettra à mal l’agriculture et aura des conséquences dévastatrices. Une étrange nouvelle, étrangère au Giec, et fausse, disent les climatologues.

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    Les océans induisent la plus grande partie de l'inertie thermique du climat terrestre. © Nasa/Apollo 17

    Les océans induisent la plus grande partie de l'inertie thermique du climat terrestre. © Nasa/Apollo 17

    Un rapport vient de rencontrer un bon succès sur le Web : émanant d'une ONG très discrète, baptisée FEU-US (Universal Ecological Fund, United States) et née en Argentine en 1990, il prédit une hausse de la température globale de la planète de 2,4°C en 2020. Le rapport lui-même annonce une série de conséquences catastrophiques, en particulier pour l'agriculture avec de graves sécheresses très étendues. Les productions chuteront dans des proportions considérables et, dès 2025, l'Afrique perdra les deux tiers de ses terres arables, désertifiées.

    Il est vrai qu'un tel réchauffement, sur une période aussi courte, représente une énergieénergie considérable et bouleverserait profondément la machinerie climatique mondiale. Le chiffre a pourtant de quoi étonner, la tendance évaluée par le Giec s'établissant à 0,2°C par décennie.

    Par ailleurs, le rapport ne s'appuie sur aucune étude nouvelle. Sa caution scientifique est celle d'un climatologueclimatologue argentin connu, Osvaldo Canziani, qui fut membre du Giec, aujourd'hui âgé de 87 ans. La nouvelle de l'apparition sur le Web de ce rapport du FEUFEU-US a été diffusée sur le site Eurekalert, créé par l'AAAS (American Association for the Advancement of Science), une association qui publie notamment la revue scientifique Science.

    Une grosse erreur

    Les estimations proposées dans ce rapport ont plus que surpris la communauté scientifique. Pour eux, les chiffres avancés sont faux et même impossibles. Sur son blogblog, le climatologue Gavin Schmidt, chercheur au Goddard Institute for Space Studies (NasaNasa), a démonté les arguments et débusqué les erreurs qui ont conduit à ces valeurs fantaisistes. Il remarque une confusion initiale sur la notion d'équivalent-CO2, qui, selon la définition, prend ou non en compte d'autres influences sur l'effet de serre (ozoneozone, nitrates, sulfates...).

    De plus, le calcul, très simple, ne tient aucun compte de l'inertieinertie du climatclimat, comme si une augmentation de gaz à effet de serre élevait mécaniquement et en temps réel la température de toute l'atmosphèreatmosphère. Ce chiffre de 2,4°C sera peut-être atteint un jour mais sûrement pas dans neuf ans.

    Le rapport n'est plus disponible sur Eurekalert mais il l'est toujours sur le site de l'agence de relations publiques Hoffman&Hoffman qui a édité le document.