Une étude britannique suggère de favoriser certaines cultures alimentaires dont le feuillage présente un pouvoir réfléchissant particulièrement élevé, de sorte de renvoyer davantage de lumière solaire vers le ciel et, ainsi refroidir le climat. Pas moins !

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    La Terre à la fin de ce siècle. Les températures les plus chaudes sont représentées en rouge foncé. A gauche, selon les estimations actuelles. A droite, réchauffement moins important grâce aux cultures promues par Andy Ridgwell. Crédit : Joy Singarayer

    La Terre à la fin de ce siècle. Les températures les plus chaudes sont représentées en rouge foncé. A gauche, selon les estimations actuelles. A droite, réchauffement moins important grâce aux cultures promues par Andy Ridgwell. Crédit : Joy Singarayer

    En modélisant la couverture climatique mondiale, des chercheurs de l'université britannique de Bristol, conduits par le géologuegéologue et spécialiste du climat Andy Ridgwell, ont estimé qu'une adaptation adéquate des types de cultures pourrait réduire la température moyenne de près de 1°C dans une grande partie de l'Europe, de l'Amérique du Nord et dans de nombreuses régions d'Asie du nord durant l'été, soit la saison correspondant au départ de la croissance des plantes.

    Si ce petit pour cent ne résout pas le problème du réchauffement globalréchauffement global, il n'en n'est pas pour autant négligeable, car il représente une réduction de 20% par rapport aux prévisions les plus souvent citées, postulant une élévation de la température de 5°C d'ici la fin du siècle.

    « Nous avons découvert que plusieurs variétés de la plupart des cultures alimentaires diffèrent par rapport à la quantité de rayons du soleilsoleil qu'elles réfléchissent dans l'espace », explique avec enthousiasme Andy Ridgwell, citant le blé, le maïsmaïs, le sorgho et l'orge. En effet, les feuilles de ces végétaux sont enduites d'une couche cireuse qui en fait d'excellents réflecteurs de lumièrelumière. « Plus il y a de lumière réfléchie dans l'espace, plus les températures atmosphériques sont froides », ajoute le chercheur qui publie ses résultats sur le site Web de l'université de Bristol ainsi que dans dans Science Magazine.

    Une planète-marguerite

    Cette étude n'est pas sans rappeler Daisy World, une planète modélisée par le biologiste anglais James Lovelock, auteur de l'hypothèse Gaïa, et Andrew Watson. Cette planète théorique est recouverte de deux variétés noires et blanches de marguerites réagissant différemment selon la température. Un airair froid provoquait l'épanouissement des fleurs noires en augmentant le pouvoir d'absorptionabsorption du rayonnement, ce qui avait pour effet de réchauffer la planète. S'il faisait trop chaud, elles se fanaient et faisaient place aux fleurs blanches, qui réfléchissaient les rayons vers l'espace en refroidissant la planète.

    Sans prétendre vouloir recouvrir la TerreTerre de marguerites, ce qui serait assurément très joli mais n'arrangerait pas forcément tout le monde, reconnaissons que l'idée de Andy Ridgwell a du charmecharme...