En décembre 2009 aura lieu le sommet international sur le climat organisé par l'ONU à Copenhague. La communauté internationale devra revenir sur le protocole de Kyoto et ses objectifs et mettre en place des mesures efficaces afin de lutter contre le réchauffement climatique. Cependant les divergences entre les nations pourraient être un frein à une politique climatique mondiale ambitieuse.

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    La lutte contre le réchauffement climatique doit être une action menée par l'ensemble de la communauté internationale. © Nasa, 1972

    La lutte contre le réchauffement climatique doit être une action menée par l'ensemble de la communauté internationale. © Nasa, 1972

    La température moyenne sur Terre a augmenté de 0,6°C depuis la fin des années 1800 et on s'attend encore à une augmentation de 1,4 à 5,8°C d'ici à 2100 (selon les données du Giec). Cette montée des températures résulte de l'augmentation des quantités de gaz à effet de serre dans l'atmosphère depuis un siècle et demi liée aux activités humaines. Le sommet de la Terre de Rio (Brésil), en 1992, a marqué la prise de conscience internationale des risques liés au changement climatiquechangement climatique. Les Etats participants y avaient pris l'engagement de stabiliser leurs émissionsémissions au niveau de 1990.

    De Kyoto...

    C'est le protocoleprotocole adopté à Kyoto (Japon) le 11 décembre 1997 qui a traduit cette volonté en engagements quantitatifs juridiquement contraignants. Il propose un calendrier de réduction des émissions des six principaux gaz à effet de serre et prévoit des mécanismes de subsidiarité devant servir de compléments aux politiques nationales. Ouvert à ratification le 16 mars 1998, il est entré en vigueur le 16 février 2005 avec la ratification de la Russie le 22 octobre 2004. Désormais ratifié par 184 pays (juin 2009), le protocole ne comporte toutefois que des engagement pour 38 pays industrialisés, avec un objectif de réduction moyenne de 5,2% par rapport aux émissions de 1990 des émissions de six gaz à effet de serre entre 2008 et 2012.

    Le protocole de Kyotoprotocole de Kyoto a été construit de façon à pouvoir évoluer : la première période d'engagement a une duréedurée de cinq ans (2008-2012). Cependant, à l'époque où le protocole a été conclu, les négociateurs imaginaient uniquement de réexaminer l'engagement des pays ayant accepté de se fixer un objectif. Or, pour atteindre l'objectif de réduction d'émissions (limiter la hausse des températures à 2°C au-dessus du niveau pré-industriel), les efforts des pays industrialisés ne suffiront pas. Il paraît aujourd'hui difficile que le processus puisse continuer sans engagements chiffrés de la part des pays en développement.

    ... à Copenhague

    C'est dans ce contexte que doit se tenir, du 7 au 18 décembre 2009, le sommet international sur le climatclimat organisé par l'ONU à Copenhague. Son objectif est de renouveler - et surtout renforcer - le protocole de Kyoto, voire de négocier un nouveau traité international sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour la période post-2012. Ce sommet doit rassembler 192 pays et vise à définir une vision partagée de la lutte contre le changement climatique et à fixer les objectifs à atteindre à l'horizon 2020 par les pays développés et à l'horizon 2050 par toute la communauté internationale et les suites à donner au protocole de Kyoto.

    Des réunions préliminaires organisées par les Nations-Unies devant permettre la rédaction d'un texte support à la conférence ont déjà eu lieu, à New York (Etats-Unis) du 14 au 16 septembre derniers puis à Bangkok (Thaïlande) du 28 septembre au 9 octobre. Cette dernière fut, selon les médias, constructive et a permis des avancées dans la rédaction du texte et la concertation.

    Cependant, la Chine, le Brésil et la coalition du G77 regroupant les pays en développement y ont accusé les pays riches de tenter de revenir sur leurs engagements. En effet, ces pays réalisent qu'ils seront les premiers à souffrir des impacts du changement climatique et qu'ils doivent absolument réduire eux-mêmes leurs émissions. Mais ils estiment que les pays développés ne font pas d'efforts suffisants et ne les incitent pas à agir, notamment par des transferts financiers et technologiques significatifs. Par ailleurs, le 7e Forum mondial sur le développement durabledéveloppement durable consacré aux changements climatiques, qui aura lieu à Ouagadougou du 9 au 11 octobre 2009, donnera certainement lieu à de nouvelles discussions et un nouvel aperçu des revendications africaines.

    Enfin, de nombreux pays regrettent le manque d'engagement et d'ambition des Etats-Unis. En effet, les Etats-Unis et d'autres pays (Australie et Canada notamment) souhaitent tourner la page du protocole de Kyoto. Mais nombre de négociateurs redoutent que le modèle proposé par les Américains n'introduise une trop grande flexibilité et ne permette pas d'enrayer l'envolée des températures. L'Union Européenne martèle son attachement aux acquis de Kyoto, tout en soulignant la nécessité de trouver un moyen d'intégrer les Américains, trop longtemps restés à l'écart, et les pays en développement qui doivent s'engager sur des objectifs chiffrés. Ainsi, bien que les Etats-Unis soient revenus à la table des négociations (sans avoir ratifié le protocole), des dissensions concernant la manière de chiffrer les objectifs de réduction d'émission de CO2 par pays risquent de bloquer les discussions.