S’allier pour mieux résister au changement climatique. C’est la ligne de conduite que semblent suivre les poissons des réserves marines pour lutter contre la modification de leur environnement. Une étude le démontre à partir de 25 ans de données sur la réserve marine de la Maria Island, en Tasmanie.

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    Les réserves marines rencontrent un succès plutôt partagé. Protéger une partie de l'océan de la pêche ou de tout autre stressstress anthropique est évidemment louable, mais la distribution des populations de poisson est dynamique. Les espèces sont mobilesmobiles, et auraient tendance à se déplacer vers le nord en réponse au réchauffement climatique. Malgré cela, les réserves restent essentielles à la protection des espèces. Il semble en effet que les communautés de poissons vivant en réserve développeraient une meilleure résistancerésistance aux impacts du changement climatiquechangement climatique.

    Une étude, dont les résultats sont publiés dans le journal Nature Climate Change, rapporte que les poissons de récif, dans les réserves marines tropicales, développent une résistance commune, ce qui favorise la stabilité fonctionnelle de la réserve. Cette capacité freinerait la colonisation d'espèces intrusives.

    Dans la réserve Maria Island, les labres à gorge bleue (ici en photo) sont en augmentation. Cela favorise la stabilité de la communauté récifale. © Saspotato, by nc sa 2.0

    Dans la réserve Maria Island, les labres à gorge bleue (ici en photo) sont en augmentation. Cela favorise la stabilité de la communauté récifale. © Saspotato, by nc sa 2.0

    La réserve marine comme cas d’étude d’un océan sans stress anthropique

    Menée à partir de 25 ans de données issues de la réserve Maria Island, en Tasmanie, cette étude a comparé différents types de réponses de la communauté de poissons à la variabilité environnementale sur le court et long terme. Les chercheurs ont analysé les différences de comportement entre les espèces vivant dans cette réserve et celles résidant dans diverses zones de pêche voisines. Ils prouvent qu'en réserve, les poissons affichent une plus grande stabilité dans certains aspects de la biodiversité, les grandes espèces reviennent peu à peu, et les récifs résistent mieux à l'invasion d'espèces.

    « Nous démontrons de manière empirique que la protection des populations de la pêche a tamponné [au sens de « partiellement compensé », NDLRNDLR] les fluctuations de la biodiversité et a fourni une résistance aux premiers stades de tropicalisation », explique l'équipe d'Amanda Bates dans l'article. Mais sur le plus long terme, il y a fort à craindre que les réserves marines subissent d'importants changements. Les scientifiques ont en effet découvert certains signaux écologiques communs aux réserves et aux zones de pêche, notamment une augmentation du nombre de poissons herbivores.

    Cette observation suggère que les communautés de poissons d'eau peu profonde des récifs risquent bien de connaître des changements fonctionnels et structurels majeurs à mesure que le changement climatique se poursuit. De tels résultats n'ont été obtenus que grâce au suivi constant de cette réserve marine. L'étude met donc en lumièrelumière l'importance des réserves marines pour comprendre comment évolue un océan libre de toute pressionpression humaine.