Le mûrissement rapide de la tomate rend difficile la régulation optimale de l'apport d'eau. Une solution simple dans le principe mais complexe dans sa réalisation vient d'être mise au point à l'Inra. Il suffit... que la tomate signale elle-même le bon moment pour arroser.

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    Désormais, plus de doute sur le moment de les arroser. © Michel Caron

    Désormais, plus de doute sur le moment de les arroser. © Michel Caron

    La tomate est un légume qui, pour se développer, a besoin de beaucoup d'arrosages. Des chercheurs de la Station de pathologie végétale de Gravelines de l'Inra (Institut national de la recherche agronomique) viennent de mettre au point un système révolutionnaire qui permettra de savoir, avec une grande précision, quand la culture aura besoin de recevoir de l'eau sans attendre.

    Ces scientifiques ont réussi à isoler dans le génomegénome du chat le gènegène de la protéineprotéine déclenchant le réflexe de miauler chez ce mammifère. Ils ont ensuite réussi à transférer ce gène chez la tomate. Grâce à cette ingénierie génomiquegénomique, la plante émet un miaulement quand la soif se fera sentir. Pour le cultivateur ou un jardinier du dimanche, ce sera alors le signal pour se munir sans tarder de l'arrosoir.

    Une détection automatique possible

    En culture hors solculture hors sol industrialisée, la technique ouvre également des perspectives. « A l'aide de microphones installés dans la serre et reliés à un ordinateurordinateur muni d'un logiciellogiciel d'analyse de sons, il sera tout à fait envisageable de déclencher un arrosage automatique exactement quand les tomates signalent leur besoin en eau » affirme Gérard Poisson, responsable de ce travail, qui a réuni plusieurs unités de recherche de l'Inra et deux groupes grecs menés par A. Piscis et X. Aprilis.

    Pour l'anecdote, signalons que ces deux scientifiques devaient faire partie de l'expédition océanographique menée par l'Ifremer et l'institut Woods Hole organisée pour retrouver les traces englouties d'un peuplement de rhinogrades. L'expédition, qui aurait dû revenir aujourd'hui et dont les lecteurs de Futura-Sciences attendaient les résultats depuis un an, a malheureusement été annulée pour des raisons budgétaires.