Dans cinq forêts du nord de la France, 350 kilomètres de sentiers seront interdits à partir du 15 septembre. La faute à la chalarose, une grave maladie du frêne provoquée par un champignon minuscule et pour laquelle n’existe aucun traitement. La pathologie, venue de l’est de l’Europe, pourrait se répandre.

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    L'ONF (Office national des forêts) vient de prendre une mesure rarissime en interdisant la circulation dans 350 kilomètres de chemins forestiers, ainsi que toute manifestation publique, dans cinq forêts françaises. Motif : de grosses branches de frênes, dont beaucoup sont malades, risquent de casser et de tomber. La mesure concerne quatre forêts domaniales du Pas-de-Calais (Boulogne, Desvres, Hardelot et Vimy) et une forêt du Nord (Nieppe). Cette maladie est due à un champignon, Hymenoscyphus fraxineus et reste spécifique de cet arbre (le nom de genre du frêne est Fraxinus). Venu d'Asie, le parasite est passé par l'Europe de l'est et avait été repéré en Pologne en 1990. Parvenu dans le Pas-de-Calais en 2008, il poursuit sa progression vers l'ouest et le sud-ouest.

    Initialement baptisé Chalara fraxinea, il a donné son nom à la maladie qu'il provoque, la chalarose. Ce petit champignonchampignon attaque l'arbre par le haut et par le bas, explique l'ONF dans un dossier téléchargeable. Il pénètre d'abord dans l'arbre par les feuilles, qui flétrissent, puis se répand dans les branches, qui se dessèchent. L'arbre survit en usant ses réserves et commence à s'affaiblir. Le champignon fructifie ensuite dans le sol, tout près du tronc et s'insinue alors dans l'écorce.

    Le frêne peut résister plusieurs années à l'invasion mais les nécroses se multiplient, entravant la circulation de la sève, et d'autres parasites, champignons ou insectesinsectes (les scolytes) profitent de la faiblesse de l'arbre pour envahir l'écorce et le boisbois. C'est à ce moment que l'arbre devient dangereux pour les promeneurs, quand les grosses branches commencent à casser les unes après les autres. Aucun traitement n'est connu et, face à la progression de cette maladie, l'ONF ne peut que gérer le danger des chutes de branches et préparer le reboisement avec d'autres essences.